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Guerre en Ukraine : Facebook et Instagram autorisent des posts appelant à la «mort des envahisseurs russes»

Facebook ou Twitter ne supprimeront plus les messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes. [JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Meta, la maison mère des deux réseaux sociaux Facebook et Instagram, a annoncé jeudi 10 mars faire des exceptions à son règlement, et particulièrement sur l'incitation à la violence et à la haine.

Désormais, elle ne supprimera plus les messages hostiles à l'armée et aux dirigeants russes.

«En raison de l'invasion russe de l'Ukraine, nous faisons preuve d'indulgence pour des formes d'expression politique qui enfreindraient normalement nos règles sur les discours violents telles que 'mort aux envahisseurs russes'», a confirmé Andy Stone, responsable de la communication de Meta. Cependant, «nous continuons de ne pas autoriser des appels crédibles à la violence contre des civils russes», ajoute-t-il.

La déclaration de Meta intervient après la publication d'un article de l'agence Reuters, citant des courriels échangés par des modérateurs de contenus du géant des réseaux sociaux. Ce dernier affirmait que la mise à jour du règlement s'appliquait à l'Arménie, l'Azerbaïdjan, l'Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l'Ukraine.

«Facebook essaie d'écrire des règles de guerre en temps réel»

Pour Emerson Brooking, chercheur résident à l'Atlantic Council, un groupe de réflexion américain, les exceptions autorisées par Meta représentent une tentative de s'adapter à une situation extrêmement mouvante et tendue. «Facebook essaie d'écrire des règles de guerre en temps réel», résume ce spécialiste de la désinformation en ligne. Précisant que «la guerre et la violence sont liées de manière inextricable, il est impossible de les séparer.»

Et ce n'est pas la première fois que le groupe de Mark Zuckerberg tolère ce genre de publications même si les exemples sont rares. Notamment en juin 2021, le réseau avait ainsi autorisé pendant deux semaines des messages d'opposants iraniens appelant à la mort de l'ayatollah Ali Khamenei.

La Russie engage des poursuites 

A la suite de cette décision, la Russie a annoncé ce vendredi 11 mars engager des poursuites contre Meta pour «appel aux meurtres» contre les Russes. Le comité d’enquête de Russie a indiqué lancer des investigations «du fait des appels illégaux aux meurtres de ressortissants russes de la part des collaborateurs de la société américaine Meta.» Andy Stone serait particulièrement visé par cette enquête.

Le Parquet russe souhaite classer Meta comme «organisation extrêmiste» et donc interdire toutes ses activités en Russie. Si Facebook n’est déjà plus accessible depuis le 4 mars 2022, l’instance demande à Roskomnadzor, gendarme russe des télécomunications de bloquer l’accès à Instagram dans le pays.

Un accès limité aux réseaux sociaux en Russie

Quant à Twitter, ce réseau n'a pour sa part pas fait d'annonce récente concernant une mise à jour de son règlement sur les contenus violents.

En Russie, le réseau social n'est plus en odeur de sainteté. Depuis plus d'une semaine, Moscou a bloqué son accès aux utilisateurs en représailles à la décision du groupe californien de fermer les comptes des médias proches du Kremlin, tels que RT ou Sputnik.

L'accès à Twitter est quant à lui fortement restreint en Russie pour des raisons similaires. De même, une loi a également été votée la semaine dernière pour punir jusqu'à quinze ans de prison la propagation d'informations visant à «discréditer» les forces militaires russes ou les appels à sanctionner la Russie.

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