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Violences sexuelles : des femmes ukrainiennes se coupent les cheveux pour échapper aux soldats russes

Les violences sexuelles en temps de guerre figurent dans la liste des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité. [FILIPPO MONTEFORTE / AFP]

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, les récits de viols d’Ukrainiennes par les troupes du Kremlin ne cessent de s’accumuler. Alors que plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG) ont dénoncé ces exactions, des témoignages depuis la ville d’Ivankiv ont bouleversé la population.

Elles ont dramatiquement tenté de paraître moins séduisantes. Selon Maryna Beschastna, maire adjointe d’Ivankiv «les femmes étaient tirées par les cheveux hors de leurs sous-sols, pour que les soldats puissent en abuser. Les filles ont alors commencé à se couper les cheveux courts pour être moins attirantes, pour qu’ils ne les regardent plus».

Après trente-cinq jours d’occupation russe, cette petite ville située au nord de Kiev s’est reconnectée au reste de l’Ukraine. Si les retrouvailles ont été un soulagement pour les habitants, le traitement réservé aux femmes a profondément choqué le reste du pays. Dans un village de la région, «deux sœurs ont été violées (...) des filles de 15 et 16 ans (...), des enfants», a ajouté Maryna Beschastna au micro d’ITV News.

Mais il semblerait que les femmes n’aient pas seulement eu à se protéger des soldats russes. D’après les informations du quotidien britannique The Guardian, une enseignante a signalé une agression sexuelle par un membre des forces armées ukrainiennes. L’homme l’aurait traînée dans une école avant d’essayer de la violer.

Le viol comme arme de guerre

Les violences sexuelles perpétrées par l’armée russe contre les populations civiles paraissent systémiques. S’il est difficile de chiffrer ces crimes, les accusations se multiplient.

Dans un rapport du 3 avril dernier, l’ONG Human Rights Watch a recueilli plusieurs témoignages dont celui d’une femme de 31 ans qui aurait été violée à plusieurs reprises par un soldat de Vladimir Poutine, dans la région de Kharkiv. De même, l’Agence France presse a publié le récit glaçant d’une femme violée pendant des heures par deux militaires russes. 

«Les soldats s’emparent de la terre, puis des femmes», d’après François Duroch de Médecins Sans Frontières. Qu’il réponde à un ordre militaire ou qu’il fasse suite à un acte individuel, le viol serait ainsi un élément constitutif de la guerre. Dès lors, il instaure un véritable climat de terreur.

Il revêt en outre les caractéristiques d’une arme de destruction massive tant les dégâts physiques et psychologiques sont importants. Pour l’heure, ces viols font l’objet de plusieurs enquêtes initiées par la Cour Pénale internationale. Les violences sexuelles en temps de guerre figurent en effet dans la liste des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

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