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Seychelles : jugé pour le meurtre de sa compagne, le street-artiste français Thomas Debatisse acquitté

Après presque un an passé dans une cellule de la prison de Montagne posée, aux Seychelles, Thomas Debatisse va donc pouvoir regagner la France en homme libre. [AFP]

Accusé du meurtre de sa compagne en avril 2021 dans un hôtel des Seychelles, le Français Thomas Debatisse, connu sous le pseudonyme «Otom» dans le milieu du street-art, a finalement été acquitté au terme d'un long procès aux Seychelles.

Le 27 avril 2021, Emmanuelle Badibanga, gérante d’un lieu consacré à l’évènementiel à Nice (Alpes-Maritimes), a été retrouvée pendue à l'accroche-serviettes de la salle de bain au Club Med de l'île de Sainte-Anne.

Premier suspect dans cette enquête, son compagnon Thomas Debatisse, présent avec elle lors de ce séjour, a plaidé son innocence.

Après deux mois de débats, opposant la thèse du meurtre soutenue par l’accusation et celle du suicide défendue par les avocats de l’artiste, le procès a pris fin mardi à Victoria, la capitale de l'archipel. A la suite d'un ultime rappel des faits, la Cour suprême des Seychelles a rendu son verdict vendredi et l'a déclaré «non coupable».

Une autopsie remise en cause

Effectuée par un médecin cubain détaché aux Seychelles, l’autopsie réalisée sur le corps d’Emmanuelle Badibanga a conclu à un étranglement, conduisant à l’arrestation et à l’incarcération de son conjoint le 5 mai dernier.

Pourtant, l’avocat de l’artiste de 35 ans a remis en cause cette dernière lors de sa plaidoirie pendant le procès en début de semaine. «Il (le légiste) n'a pas fait d'analyses scientifiques, il n'a fait que des analyses à vue d'oeil, (...) on doit faire des analyses scientifiques pour avoir la vérité», a déploré Bazil Hoareau, en charge du dossier dans le camp du street-artiste français.

La thèse du suicide mise à mal

La défense de Thomas Debatisse s’est appuyée sur une enquête ouverte pour «homicide volontaire par conjoint» par la justice française à Nice. Déposé le 14 décembre 2021 après examination par deux médecins légistes français des expertises effectuées, le rapport a indiqué que «l'ensemble des éléments plaident en faveur d'une pendaison (...) et non d'une strangulation».

Pourtant, le procureur Hemanth Kumar avait remis en cause vendredi la thèse du suicide avancée par la contre-expertise française, citant les deux médecins légistes qui «ont déclaré (durant le procès) qu'il était impossible que la victime se soit pendue avec le foulard retrouvé sur Emmanuelle Badibanga».

«Le médecin légiste qui s'est rendu sur les lieux de l'accident est formel, il est impossible de se pendre avec le foulard qui a été retrouvé autour du cou de la victime», a poursuivi le procureur, avant de reprendre les conclusions du rapport initiale rendu par le professionnel cubain : «Emmanuelle Badibanga a été étranglée par-derrière».

Après presque un an passé dans une cellule de la prison de Montagne posée, aux Seychelles, Thomas Debatisse va donc pouvoir regagner la France en homme libre.

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