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Singapour : Un Malaisien handicapé mental exécuté pour trafic de drogue

Des ONG et activités ont milité pour annuler la condamnation à mort du jeune malaisien. Des ONG ont milité pour annuler la condamnation à mort du jeune malaisien. [Arif Kartono / AFP]

Nagaenthran K. Dharmalingam, un Malaisien souffrant d’un handicap mental, a été exécuté ce mardi par les autorités de Singapour pour trafic de drogue.

Cela faisait plus de 10 ans que Nagaenthran K. Dharmalingam, autrement connu sous le nom de Naga, attendait dans le couloir de la mort. Il avait en effet été arrêté en 2009 pour le trafic d'une petite quantité d'héroïne, environ 40 grammes, alors que Singapour applique l’une des législations les plus dures du monde à l’égard de la drogue.

Il avait donc été condamné à mort un an plus tard, et cette décision avait soulevé de nombreuses critiques et interrogations en raison de sa déficience intellectuelle. Les Nations Unies et l’Union européenne avaient vivement critiqué cette condamnation à mort.

Ses soutiens affirment qu'il avait un QI de 69, un niveau reconnu comme un handicap, et qu'il avait commis ce crime sous la contrainte.

vives réactions d'ONG et des institutions internationales

Dans un communiqué publié en novembre dernier, les experts en justice de l’ONU affirmaient : «Nous sommes préoccupés par le fait que M. Nagaenthran K. Dharmalingam n'a pas eu accès à des aménagements procéduraux pour son handicap pendant son interrogatoire. Nous soulignons en outre que les condamnations à mort ne doivent pas être exécutées sur des personnes souffrant de graves handicaps psychosociaux et intellectuels».

Malgré les nombreux recours en justice qui ont été opérés par les avocats de Naga ces dix dernières années, il a été exécuté ce mercredi par pendaison. «Il est incroyable que Singapour ait procédé à l'exécution malgré les appels internationaux à épargner sa vie», a déclaré la sœur du condamné à mort, depuis la Malaisie. «Nous sommes extrêmement attristés par l'exécution de notre frère et la famille est en état de choc».

Plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, qui militent contre la peine de mort à travers le monde, ont condamné cette peine. «L'exécution de Nagaenthran est un acte honteux de la part du gouvernement de Singapour - exécuté sans pitié en dépit des vastes protestations à Singapour et en Malaisie et d'un tollé dans le monde entier», a affirmé le directeur régional Asie-Pacifique d’Amnesty international, Erwin van der Borght, dans un communiqué.

Après une interruption de plus de deux ans, Singapour a repris les exécutions le mois dernier, avec la pendaison d'un autre condamné pour trafic de drogue. Les militants craignent désormais que les autorités ne se lancent dans une vague de pendaisons, plusieurs autres condamnés à mort ayant récemment vu leur appel rejeté.

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