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Guerre en Ukraine : la justice russe condamne une blogueuse installée sur la Côte d'Azur

Veronika Belotserkovskaya a fait savoir qu'elle continuerait à afficher son soutien à l'Ukraine. [Instagram @belonika]

Ressortissante russe, une blogueuse installée en France a été condamnée par Moscou pour avoir affiché son soutien à l'Ukraine sur les réseaux sociaux. Son placement en détention a été ordonné mardi, par contumace.

Même installés en France, les ressortissants russes ne peuvent exprimer leur soutien à l'Ukraine sans être rattrapés par la justice de leur pays. Veronika Belotserkovskaya, qui est née en Ukraine mais a vécu en Russie, l'a appris à ses dépens. La justice russe l'a condamnée, mardi 24 mai, pour avoir enfreint ses lois de «désinformation» concernant la guerre en Ukraine.

Sur les réseaux sociaux, cette blogueuse culinaire de 51 ans, installée à Cap d'Ail, près de Nice (Alpes-Maritimes), compte près de 950.000 abonnés. Or, sur Instagram, elle a à plusieurs reprises exprimé son opposition à l'invasion russe.

«Des enfants meurent chaque jour en Ukraine, des millions de familles se retrouvent sans abri, des villes entières sont effacées de la surface de la terre», écrit-elle par exemple. Mais, surtout, Veronika Belotserkovskaya parle d'une «guerre» et qualifie l'Ukraine d'«Etat souverain». Des mots que la loi russe a spécifiquement interdits.

Les milliers de kilomètres la séparant de Moscou ne l'ont pas protégée. Une enquête contre elle a été ouverte par la Russie dès le mois de mars et a mené à sa condamnation, mardi. La justice a ordonné son placement en détention par contumace, c'est-à-dire sans qu'elle soit présente au procès.

«Sur la liste des personnes recherchées»

Les médias russes indiquent que «la commission d'enquête» reproche à Veronika Belotserkovskaya d'avoir «publié un certain nombre de messages contenant de fausses informations sur l'utilisation des forces armées pour détruire des villes et la population civile d'Ukraine, y compris des enfants.» Il est en outre précisé que «le ministère de l'Intérieur l'a inscrite sur la liste des personnes recherchées».

En guise de réaction, la blogueuse a opté pour l'ironie. «Les autorités russes ne mentent jamais, a-t-elle écrit sur Instagram. C'est d'ailleurs pour cela qu'en quelques semaines, elles ont fermé tous les canaux d'opposition, bloqué les réseaux sociaux et introduit des sanctions pénales pour la diffusion de toute information qui ne correspond pas aux "vraies" informations» des médias d'Etat russes.

Interrogée par Nice-Matin, la blogueuse a jugé «incroyable» d'être visée par «ces lois sur l'information» en étant ni «journaliste» ni «analyste politique» mais «juste une femme, une mère de famille, une personne normale». Expliquant avoir reçu des menaces, elle a toutefois assuré qu'elle continuerait à exprimer son soutien à Kiev et plus encore : «Il est temps de demander l'asile politique, a-t-elle écrit. Et en Ukraine».

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