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Inflation : la BCE relève ses taux directeurs de 0,75 point, une hausse sans précédent

[Daniel ROLAND / AFP]

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé ce jeudi de relever ses taux de directeurs de 0.75 point afin de lutter contre l’inflation.

Rattrapée par une inflation record et persistante, la Banque centrale européenne (BCE) a accéléré jeudi le resserrement de sa politique monétaire en décidant d'une hausse de ses taux directeurs d'une ampleur inédite.

Servant de référence dans un contexte de liquidités abondantes, le taux sur les dépôts bancaires à la BCE, ramené de -0,5 % à 0 % en juillet, passe ainsi à 0,75 %.

Les deux autres taux directeurs, celui appliqué aux banques sur les opérations de refinancement sur plusieurs semaines et celui visant la facilité de prêt marginal au jour le jour, passent eux respectivement à 1,25 % et 1,50 %.

favoriser l'épargne et réduire la consommation

Ces hausses de taux doivent favoriser l'épargne et réduire la consommation, pour abaisser la pression sur les prix.

En juillet, la BCE avait eu la main ferme en annonçant par surprise une hausse de 50 points de base, quand 25 points étaient attendus. Cette première hausse en plus de dix ans est intervenue après une longue période d'argent bon marché qui a permis de stimuler l'économie.

La promesse était alors d'en faire autant en septembre. Mais les prix ont grimpé en août à un niveau record de 9,1 % sur un an en zone euro et les nouvelles tensions sur l'approvisionnement en énergie présagent même d'une inflation à deux chiffres à l'automne.

Une «récession» redoutée en 2023

Malgré la détermination affichée, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a aussi souligné les limites de l'action de l'institution face au choc énergétique qui fait flamber tous les coûts. La BCE «ne peut forcer une baisse du prix de l'énergie», a-t-elle souligné.

La croissance du PIB est encore attendue à 3,1 % cette année en zone euro, mais la BCE a sabré ses projections pour 2023, voyant l'activité économique progresser de 0,9 % seulement.

Une «récession» pourrait même intervenir l'année prochaine en cas de «coupure totale du gaz russe», selon l’ancienne ministre française.

La faiblesse de l'euro a pu constituer un argument plaidant pour un coup de massue monétaire. Un euro faible renchérit la facture de produits importés, ce qui alimente l'inflation.

L'euro repartait cependant à la baisse jeudi face au dollar, l'action de la BCE ne suffisant pas à redorer une devise plombée par les perspectives lugubres de l'économie européenne. Cette séquence agressive risque de renchérir les conditions d'emprunt des pays de la zone euro jugés vulnérables, comme l'Italie.

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