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Guerre en Ukraine, climat... L’Assemblée générale de l’ONU sous haute tension

150 dirigeants internationaux sont attendus à New York. [AP]

Les débats de la 77e Assemblée générale de l'ONU commencent ce mardi 20 septembre à New York dans un contexte international de très haute tension. Alors que la guerre en Ukraine focalise l'attention, la crise climatique inquiète plus que jamais.

«Les divisions géostratégiques n'ont jamais été aussi importantes (...) Elles paralysent la réponse mondiale aux défis dramatiques auxquels nous sommes confrontés. Notre monde est marqué par la guerre, le chaos climatique, la haine et la pauvreté, la faim et les inégalités».

C'est sur ce constat terrible, dressé par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, que s'ouvre ce mardi le débat général de la 77e Assemblée générale des Nations unies.

Alors que la planète est confrontée à une accumulation de crises sans précédent, quelque 150 dirigeants sont attendus à New York ce mardi. Pour la première fois depuis deux ans, ils s'exprimeront tous depuis la tribune de l'ONU, à l'exception notable de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a en effet été autorisé par un vote spécial de l'Assemblée générale à transmettre un message pré-enregistré. 

Kiev veut juger le «crime d'agression» de la russie

Une nouvelle fois, la guerre en Ukraine sera au centre des discussions. Alors que la contre-offensive de Kiev a mis au jour des charniers de civils dans la ville d'Izioum, la présidence tchèque du Conseil de l'UE réclame un «tribunal international spécial».  

A New York, la délégation ukrainienne devrait aussi plaider pour la création d’une cour chargée de juger le «crime d’agression» perpétré par Moscou. En effet, la Cour pénale internationale (CPI) a déjà commencé à enquêter sur les crimes pour lesquels elle est compétente (génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre) mais elle ne peut se saisir des accusations de «crime d'agression» car ni Moscou, ni Kiev n'ont ratifié le Statut de Rome l'établissant en 2010.

Similaire à la notion de «crime contre la paix» utilisée dans les procès de Nuremberg après Seconde Guerre mondiale, le «crime d'agression» se définit par «la planification, la préparation, le lancement ou l’exécution (...) d’un acte d’agression qui, par sa nature, sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste de la Charte des Nations unies».

eviter Un «fossé» entre les occidentaux et le reste du monde

La situation autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia - l'AIEA recommande une démilitarisation de la zone - et l'exportation des céréales ukrainiennes - cruciale pour éviter une flambée des prix et des crises alimentaires dans les pays pauvres - devraient aussi faire l'objet de discussions.

Alors qu'une réunion du Conseil de sécurité est prévue jeudi, le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping brillent par leur absence.

Mais si le conflit attire l'attention du monde entier, un certain nombre d'Etats estiment que l'Ukraine focalise trop les débats. A Paris, on s'inquiète même qu'un fossé ne se creuse entre «l’Ouest et le reste du monde», alors que 35 pays sur 193 membres de l'ONU se sont abstenus de condamner l'invasion russe lors d'un vote en mars dernier.

Le président français Emmanuel Macron «aura à coeur (...) de dialoguer avec les partenaires du Sud pour ne pas laisser s'installer cette idée» que le conflit ukrainien éclipse les autres crises, souligne-t-on à l'Elysée, assurant que l'«urgence climatique» sera également «au cœur de toutes les préoccupations».

une crise climatique «destructrice»

Les pays en développement, les moins responsables du réchauffement de la planète mais qui en sont les premières victimes, se plaignent en effet que l'action climatique passe trop souvent au second plan.

«Nous n'avons plus de temps à gaspiller», a lancé Walton Webson, président de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) qui espère des «engagements» en termes de financement climatique. 

A deux mois de la COP27 en Egypte et alors qu'un tiers du Pakistan est sous les eaux, Antonio Guterres a appelé à mettre un terme «à la course effrénée aux combustibles fossiles», à la suite de la publication d'un rapport onusien démontrant une nouvelle fois «la portée destructrice inouïe» du changement climatique. Le sujet climatique sera abordé lors d'une table ronde mercredi.

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