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Brésil : derrière l'élection présidentielle, la poussée des pro-Bolsonaro au Congrès

Le gouverneur de l'Etat de Rio de Janeiro Claudio Castro et le président brésilien Jair Bolsonaro. [MAURO PIMENTEL / AFP]

Les candidats alliés au président sortant Jair Bolsonaro ont remporté d'importantes victoires, ce dimanche, lors des élections législatives et gouvernatoriales organisées en parallèle du scrutin présidentiel. Qu'il s'agisse de Lula ou de Bolsonaro, le futur président du Brésil devra gouverner avec un congrès qui penche à droite.

L'extrême droite continue de gagner du terrain au Brésil. Alors que le candidat de gauche Lula est arrivé en tête dimanche au premier tour de l'élection présidentielle, les candidats pro-Bolsonaro ont remporté d'importantes victoires, le même jour, au Congrès et dans les Etats.

Les électeurs étaient en effet appelés à renouveler les 513 membres de la Chambre des députés, un tiers des 81 sénateurs et l’ensemble des gouverneurs et assemblées régionales des 27 Etats du pays. Et c'est une vague ultra-conservatrice qui se dessine.

Le parti libéral de Bolsonaro triomphe au Sénat

Au sénat, le Parti libéral (PL) de Jair Bolsonaro obtient 13 sièges et devient la première formation de la chambre haute. Le Parti des travailleurs (PT) de Lula passe lui à 9 sièges.

Parmi les sénateurs élus, on retrouve des membres du gouvernement actuel comme le vice-président Hamilton Mourao, la ministre de l’Agriculture Tereza Cristina, celle de la Famille, la pasteure Damares Alves.

Sergio Moro, le juge qui a dirigé l'enquête contre Lula dans le scandale Petrobras, a lui été élu dans l'Etat du Parana. Ex-ministre de la Justice de Bolsonaro, il avait démissionné de son poste en dénonçant l'«ingérence» du président populiste dans les affaires judiciaires. A noter également la réélection de l'ancien footballeur Romario, soutien de Jair Bolsonaro.

une chambre des députés éclatée

A la chambre des députés, le Parti libéral conquiert 99 sièges et devient là aussi la première formation en nombre d'élus. Mais l'assemblée reste éclatée, divisée en une multitude de partis en raison du mode de scrutin proportionnel (un seul tour). 

Comme le souligne le correspondant du Monde au Brésil, c'est le Centrao, ce groupe informel composé de partis opportunistes dont les alliances varient, qui se révèle être le grand gagnant du scrutin.

Figure du Centrao, Arthur Lira a été réélu député dans son fief d'Alagoas. Membre du Parti progressiste, il monnaye son soutien au président Bolsonaro contre des marges budgétaires, comme l'expliquait à CNEWS Gaspard Estrada, spécialiste de l'Amérique latine.

D'autres figures du premier mandat de Bolsonaro ont été élues, comme le général Eduardo Pazuello, ministre de la santé pendant la pandémie de Covid-19, ou l'ancien ministre de l'Environnement Ricardo Salles, qui a démissionné après des soupçons de corruption.

plusieurs gouverneurs pro-bolsonaro élus dès le premier tour

Concernant l'élection des 27 gouverneurs, les candidats pro-Bolsonaro l'emportent dès le premier tour dans l'Etat d'Acre, du Minas Gerais, de Rio de Janeiro et dans le district de Brasilia.

Mais la plus grande surprise est venue de Sao Paulo, l'Etat le plus peuplé et le plus riche du Brésil, avec la victoire au premier tour de Tarcisio Freitas (PL), ancien ministre de l'Infrastructure, qui était donné deuxième dans les sondages.

Tarcisio Freitas est arrivé en tête devant Fernando Haddad, dauphin de Lula et ancien maire de la mégapole de Sao Paulo, battu par Bolsonaro à la présidentielle de 2018. Les deux hommes s'affronteront pour le poste de gouverneur le 30 octobre lors d'un second tour de scrutin.

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