Le Vatican a annoncé ce vendredi ouvrir une enquête préliminaire, après les aveux du cardinal Jean-Pierre Ricard concernant un nouveau scandale d'agression sexuelle sur jeune fille de 14 ans.
Nouveau rebondissement au sein de l’Église Catholique. Le Vatican annonce ce vendredi 11 novembre l’ouverture d’une enquête préliminaire, concernant les aveux du cardinal français Jean-Pierre Ricard, évoquant une potentielle affaire d’agression sexuelle sur une mineure, il y a 35 ans.
A la «suite des éléments qui sont apparus ces derniers jours et suite à la déclaration du cardinal Jean-Pierre Ricard, afin de compléter l'examen de ce qui s'est passé, il a été décidé d'ouvrir une investigatio previa (enquête préliminaire)», a indiqué aux journalistes le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.
«On est actuellement en train d'évaluer la personne la plus apte à la mener, avec l'autonomie, l'impartialité et l'expérience nécessaires, compte tenu également du fait que les autorités judiciaires françaises ont ouvert un dossier sur cette affaire», a-t-il ajouté.
Une conduite «répréhensible»
Cet évènement arrive après une première enquête préliminaire ouverte en France par le parquet de Marseille, mardi dernier. L’ex-archevêque de Bordeaux avouait de son propre chef, sans en donner les détails qu'«il y a 35 ans, alors que j'étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables», avait-il déclaré.
Un véritable tsunami au sein de l’Église, qui la veille avait une première fois été ébranlée par l'annonce surprise de l'épiscopat français, déclarant que 11 évêques ou anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l'Église pour des «abus» sexuels ou leur «non dénonciation».
A la retraite depuis 2019 dans les Alpes-de-Haute-Provence (sud-est) et aujourd’hui âgé de 78 ans, Jean-Pierre Ricard a également une fonction importante. Disposant du droit de vote en cas de conclave, il est membre du puissant dicastère pour la doctrine de la foi, qui est entre autres l’équivalent d'un ministère dans le gouvernement du Saint-Siège, chargé notamment des cas de violences sexuelles sur mineurs.
A noter que l’enquête risque de durer un certain temps pour le Vatican, puisqu’ils doivent attendre que le dossier soit clos du côté des autorités françaises généralement, afin d’ouvrir le leur. Ainsi, ils pourront à l’occasion, demander la documentation aux autorités judiciaires afin de l'intégrer dans leur propre évaluation.