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Swot : tout savoir sur le satellite qui doit percer les secrets de nos océans

Mastodonte de 2,2 tonnes, le Swot va mesurer depuis l'espace le niveau des eaux de surface des océans, mais aussi des lacs et des rivières. [© NASA]

Le satellite franco-américain SWOT, dont le lancement est prévu ce vendredi 16 décembre, va observer nos océans pour mieux comprendre le cycle de l'eau et son impact sur le climat.

lancement ce vendredi depuis la Californie

Le satellite SWOT, pour Surface Water and Ocean Topography, sera mis en orbite par une fusée SpaceX lancée de la base de Vandenberg, en Californie.

L'appareil a été acheminé depuis le site de Thales Alenia Space de Cannes grâce à un avion C-5 mis à disposition par l'armée de l'air américaine.

Le lancement, initialement prévu hier, aura lieu ce vendredi à 12h46, heure française. Il sera diffusé en direct sur les chaînes YouTube de la Nasa et du Centre national d'études spatiales (Cnes), les deux agences spatiales à l'origine du projet.

Le retour devrait avoir lieu dans trois ans, sauf si un allongement de la mission est décidé. SWOT sera alors le premier satellite à effectuer une rentrée contrôlée dans l'atmosphère pour lutter contre la prolifération de débris dans l'espace, en vertu de la loi française sur les opérations spatiales. Près de 80% des 400 kilos de carburant qu'il emporte sont consacrés à cela.

un bijou de technologie

Mastodonte de 2,2 tonnes, le Swot va mesurer depuis l'espace (890 m d'altitude) le niveau des eaux de surface des océans, mais aussi des lacs et des rivières.

Pour cela, le satellite est doté d'un instrument révolutionnaire, un interféromètre à large fauchée baptisé KaRin : deux antennes radars, situées au bout de bras à dix mètres l'une de l'autre, scannent la surface de l'eau sur une bande large 120 kilomètres, fournissant une image bidimensionnelle. Le signal légèrement différent reçu par chacune des deux antennes permet de connaître la hauteur d'eau.

Grâce à l'éloignement des deux antennes et à la stabilité du satellite, «nous allons disposer d'une résolution dix fois supérieure à ce que produisent les technologies actuelles pour mesurer la hauteur des océans et comprendre comment les fronts et les tourbillons océaniques influent sur le climat», explique Karen St. Germain, directrice de l'observation de la Terre à la Nasa. «C'est comme observer une plaque d'immatriculation de l'espace quand on ne pouvait auparavant distinguer qu'une rue», abonde Thierry Lafon, chef du projet SWOT au Centre national d'études spatiales (Cnes).

des enjeux climatiques importants

Le satellite SWOT doit permettre de mieux comprendre les dynamiques de nos océans et leur influence sur le climat. Si l'impact des grands courants océaniques comme le Gulf Stream est connu, il n'en est rien des courants et tourbillons plus localisés, sur une dizaine de kilomètres. Or ceux-ci affectent la température de la surface de la mer, les transferts de chaleur, ainsi que l'absorption par l'océan du CO2 présent dans l'atmosphère, souligne Thierry Lafon.

SWOT aidera à mieux modéliser les conditions météorologiques et climatiques et mieux observer l'érosion côtière et les futurs changements climatiques, ajoute le chercheur. Les scientifiques visent également une meilleure gestion des ressources hydriques et une meilleure prévention des inondations et sécheresses.

un projet franco-américain

Le projet SWOT est mené par la Nasa et le Centre national d'études spatiales (Cnes), qui travaillent ensemble depuis plus de 30 ans sur le sujet de l'observation des océans. 

Les agences américaine et française sont à l'origine du satellite Topex-Poseidon (1992-2006), qui avait notamment mis en évidence le phénomène «El Niño». Plus récemment, Nasa et Cnes ont collaboré sur les trois satellites Jason, également dédiés à l'observation des océans.

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