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Pays-Bas : le Premier ministre présente des excuses officielles pour le rôle de l’Etat dans l’esclavage

«Aujourd'hui, je présente des excuses au nom du gouvernement néerlandais», a déclaré Mark Rutte lors d'un discours ce lundi. [Robin van Lonkhuijsen / ANP / AFP]

Le Premier ministre des Pays-Bas Mark Rutte a présenté ce lundi 19 décembre des excuses officielles du gouvernement pour le rôle de l'Etat néerlandais dans l'esclavage.

Un discours historique. Le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte, a présenté ce lundi 19 décembre à l’occasion d'un discours à La Haye, des excuses officielles du gouvernement concernant le rôle de l'Etat néerlandais dans l'esclavage, le qualifiant de crime contre l’humanité.

«Aujourd'hui, je présente des excuses au nom du gouvernement néerlandais pour les actions de l'Etat néerlandais dans le passé», a déclaré Mark Rutte.

Ce discours était très attendu au Pays-Bas, bien que la nouvelle eût fuité dès le mois de novembre dans la presse néerlandaise, suscitant une vive controverse dans le pays et en outre-mer.

En effet, les organisations de commémoration de l'esclavage souhaitaient que ces excuses soient présentées le 1er juillet, date marquant les 150 ans de la fin de l'esclavage, lors d'une célébration annuelle appelée «Keti Koti» (Briser les chaînes) en surinamais.

D’ailleurs, la Première ministre de Saint Martin, Silveria Jacobs, avait déclaré samedi aux médias néerlandais que l'île n'accepterait pas d'excuses néerlandaises si elles étaient présentées lundi. 

L’écho du mouvement Black Lives Matter

Historiquement, les Pays-Bas, durant les 250 ans de traite d’êtres humains dans les anciennes colonies, ont prospéré grâce au commerce maritime. Lors du «siècle d’or», aux XVIe et XVIIe siècles, le pays a procédé à la traite d'environ 600.000 Africains, principalement vers l'Amérique du Sud et les Caraïbes.

Si un récent sondage indiquait qu’à peine 38% de la population adulte se disait en faveur de ces excuses, Mark Rutte a également longtemps hésité avant de se lancer. Il justifiait cette réticence par le fait que la période de l’esclavage était «trop ancienne» pour s’en excuser aujourd’hui, et que cela pourrait attiser de fortes tensions avec le parti d’extrême droite du pays.

Néanmoins, avec le mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis, le débat a ressurgi aux Pays-Bas, où le racisme reste une souffrance pour des ressortissants des anciennes colonies. Les villes d'Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et La Haye ont déjà officiellement présenté leurs excuses pour leur rôle dans la traite des esclaves. 

Ainsi, les ministres à l’occasion de ce discours, étaient réunis ce lundi dans les îles, anciennement de l’empire colonial néerlandais des «Provinces-Unies», du Bonaire, Saint Martin, Aruba, Curaçao, Saba et Saint-Eustache, et au Suriname.

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