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Afghanistan : réunion de crise des Nations unies après l’interdiction aux femmes de travailler dans des ONG

talibans La moitié de la population afghane dépend de l'aide humanitaire. Ici, des femmes attendent l'arrivée de Médecins sans frontières. [HECTOR RETAMAL / AFP]

De hauts responsables des Nations unies et des dizaines d’ONG opérant en Afghanistan se sont réunies ce dimanche 25 décembre. A l’ordre du jour : la marche à suivre après que les talibans ont ordonné à toutes les ONG de cesser de travailler avec les femmes, sous peine de suspendre leur licence d'exploitation.

C’est un nouveau recul du droit des femmes en Afghanistan. Le ministère afghan a expliqué, dans une lettre émise aux ONG locales et internationales, avoir pris cette décision après avoir reçu des «plaintes sérieuses».

Leur nature : les femmes travaillant dans ces ONG ne respectaient pas le port du voile islamique. Il n’a toutefois pas été précisé si la directive des talibans concernait également le personnel féminin étranger des ONG.

La décision condamnée par l’ONU

«Une réunion de l'équipe humanitaire de pays (HCT) est prévue dimanche [25 décembre, ndlr] pour se consulter et discuter de la manière d'aborder cette question», a déclaré à l'AFP Tapiwa Goma, responsable de l'information pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Composée de hauts fonctionnaires des Nations unies et de représentants de dizaines d’ONG afghanes et internationales qui coordonnent la distribution de l’aide à travers le pays, la HCT a abordé la marche à suivre face à une décision controversée, et l’opportunité de suspendre tout travail d’aide des ONG.

En Afghanistan les femmes sont obligées de se couvrir le visage et entièrement le corps. «L’ONU cherchera à rencontrer les dirigeants talibans pour obtenir des éclaircissements sur l’ordre rapporté», a déclaré l’ONU dans un communiqué, tout en condamnant le décret.

L’ONU a rappelé aux autorités afghanes qu'en excluant les femmes «systématiquement de tous les aspects de la vie publique et politique», elles font «reculer le pays en compromettant les efforts pour instaurer la paix et une stabilité significative dans le pays».

La moitié de la population dépendante de l’aide humanitaire

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a lui mis en garde, le 24 décembre dernier, contre les conséquences «dévastatrices» d'une telle mesure, se disant «très inquiet» de ses conséquences sur la distribution par les femmes «de l'aide humanitaire vitale pour des millions d'Afghanistan».

Des dizaines d'organisations travaillent dans les régions reculées de l'Afghanistan et beaucoup de leurs employés sont des femmes. Plusieurs d'entre elles ont prévenu qu'une interdiction du personnel féminin entraverait leur travail.

L'interdiction intervient au moment où des millions d'Afghans dépendent de l'aide humanitaire fournie par les donateurs internationaux par l'intermédiaire d'un vaste réseau d'ONG.

Selon les Nations unies et les agences d'aide, plus de la moitié des 38 millions d'habitants du pays ont besoin d'une aide humanitaire pendant durant l'hiver rigoureux.

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