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Etats-Unis : une rentrée sous tension au Congrès

Sous pression des élus trumpistes, Kevin McCarthy (au centre) espère se faire élire «speaker» de la chambre des représentants. [WIN MCNAMEE/ Getty Images via AFP]

Le nouveau Congrès américain, renouvelé par les élections de mi-mandat du 8 novembre, entre en fonction ce mardi 3 janvier. Majorité républicaine à la chambre des représentants, Sénat aux mains des démocrates, trumpistes en embuscade... La seconde partie du mandat de Joe Biden s'annonce mouvementée.

Jour de rentrée pour les nouveaux membres du Congrès américain. Ce mardi, les représentants et les sénateurs élus lors des midterms du 8 novembre entrent en fonction. A midi, heure de Washington, ils prêteront serment pour deux ans.

Les élections de mi-mandat ont redessiné le paysage politique du pays. La Chambre des représentants bascule côté républicain (222 contre 213) tandis que le Sénat reste aux mains des démocrates (50 contre 49).

La seconde partie du mandat de Joe Biden s'annonce donc bien différente de la première car, sans majorité à la chambre, le président et les démocrates ne pourront plus faire passer de grands projets. Mais avec un Sénat sous leur contrôle, leurs rivaux républicains non plus.

l'élection du «speaker» très attendue

L'enjeu principal de cette rentrée parlementaire est l'élection très attendue du «speaker», le président de la Chambre des représentants. Ce poste - le troisième plus important de la politique américaine après le président et le vice-président - revient à un républicain mais le scrutin n'a rien d'évident, tant les divisions au sein du parti sont fortes.

Sept ans après sa première tentative, Kevin McCarthy, qui dirige depuis 2014 le groupe républicain à la chambre basse du Congrès, espère tenir sa revanche. Mais l'élu de Californie est fragilisé par la contre-performance des républicains aux élections de mi-mandat, la vague rouge prédite par les conservateurs ne s'étant pas matérialisée.

pression des élus trumpistes

Le parti ne dispose que de 222 sièges et il faudra 218 voix pour que McCarthy soit élu. Or un petit groupe d'élus très proches de Donald Trump a fait savoir qu'il poserait ses conditions avant de le soutenir. Ils lui reprochent de ne pas défendre suffisamment la ligne radicale de l'ancien président, candidat pour 2024. Trois ont même publiquement dit qu'ils voteraient contre lui. «Kevin ne croit en rien, il n'a pas d'idéologie», a ainsi taclé Matt Gaetz, élu de Floride.

Kevin McCarthy semble vouloir leur donner des gages pour éviter que l'histoire ne se répète : en 2015, il avait déjà échoué de peu à devenir président de la Chambre des représentants face à une fronde de l'aile droite du parti. Mais il ne peut pas non plus se permettre d'aller trop loin et de s'aliéner les républicains modérés. Bien que sa marge de manoeuvre soit réduite, il ne dispose pas pour le moment de concurrent crédible. 

une aubaine pour Joe Biden ?

Majoritaires à la chambre, les républicains pourraient être tentés de se retrancher dans une opposition systématique à Joe Biden. Mais il faudrait pour cela qu'ils arrivent à faire bloc, alors que certains de leurs élus ont - comme lors du vote du budget avant Noël - voté avec les démocrates.

Pour le président démocrate, être face à une Chambre hostile pourrait se révéler être une aubaine politique s'il confirme son intention de se représenter en 2024, décision qu'il doit annoncer en début d'année.

En cas de paralysie législative, il ne manquera pas de rejeter la faute du blocage sur des républicains fragilisés en interne, espérant ainsi tourner la situation à son avantage.

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