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Climat : le PDG de la compagnie pétrolière des Emirats va présider la COP28

Sultan Ahmed al-Jaber est aussi ministre émirati de l'Industrie. [AFP]

Le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis a été désigné jeudi président de COP28 qui aura lieu cette année dans le riche pays du Golfe, suscitant de vives critiques parmi les militants de l'environnement.

Une nomination scandaleuse pour les défenseurs de l'environnement. Le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis a été désigné jeudi 12 janvier président de la 28e conférence de l'ONU sur le climat (COP28), prévue cette année dans le riche Etat pétrolier du Golfe.

Egalement ministre de l'Industrie, Sultan Ahmed al-Jaber est à la tête du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company). Il dirige aussi Masdar, l'entreprise émiratie d'énergies renouvelables, et sera le premier PDG à présider une COP, selon un communiqué publié jeudi par l'agence de presse officielle WAM.

«Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions», a affirmé Sultan Ahmed al-Jaber, cité dans le communiqué. «L'action climatique est une immense opportunité économique d'investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé», a-t-il ajouté.

tollé chez les défenseurs de l'environnement

Sa nomination a provoqué une levée de boucliers parmi les militants de l'environnement. «La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu'il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi constitue un conflit d'intérêts scandaleux», a réagi Harjeet Singh, de l'organisation Climate Action Network International.

«La menace constante des lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l'ONU a toujours affaibli les résultats de la conférence sur le climat, mais cette situation atteint un autre niveau dangereux et sans précédent», a-t-il ajouté.

Les lobbyistes du secteur pétrolier et gazier étaient venus en force à la COP27 organisée en novembre en Egypte, avec un nombre en hausse de plus de 25% par rapport à la COP précédente à Glasgow, selon les ONG environnementales.

L'édition égyptienne de la COP a acté l'indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique mais elle n'a pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l'objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d'une moindre utilisation des énergies fossiles n'a été que brièvement mentionnée dans les textes. 

Le réchauffement climatique est un sujet particulièrement important pour les pays du Golfe où les températures frôlent parfois les 50 °C en été. Selon une étude publiée en 2021, certaines régions pourraient devenir invivables d'ici à la fin du siècle.

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