Poussée vers la sortie par la junte au pouvoir, la France va quitter le Burkina Faso d'ici à «un mois», confirme le ministère français des Affaires étrangères ce mercredi 25 janvier.
Les troupes françaises de moins en présentes au Sahel. Ce mardi, la France a reçu la demande de la junte du Burkina Faso de retrait de ses troupes déployées dans le pays. Le délai d'un mois exigé par les autorités locales sera respecté, a indiqué ce mercredi le ministère français des Affaires étrangères.
«Nous avons reçu formellement la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays. Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande», a déclaré une porte-parole du ministère.
la france contestée au sahel
«Ce que nous dénonçons c'est l'accord qui permet aux forces françaises d'être présentes au Burkina Faso. Il ne s'agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France», a précisé lundi le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, dans une interview sur la Radio-Télévision du Burkina (RTB).
La France, ex-puissance coloniale, est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois. En octobre 2022, des manifestants s'en sont pris à l'ambassade de France à Ouagadougou. En décembre, les autorités burkinabè avaient demandé à Paris le remplacement de l'ambassadeur du France, Luc Hallade, dans leur collimateur pour notamment avoir fait état de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
Le Burkina Faso est frappé par une forte instabilité politique et sécuritaire, avec une menace jihadiste croissante. Le président de transition du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, est arrivé au pouvoir dans un putsch fin septembre. Il a alors pris la place du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir via un putsch en janvier.
le burkina sous influence russe ?
Ouagadougou a engagé un rapprochement avec la Russie depuis le coup d'Etat de septembre 2022 mais la junte au pouvoir se défend toutefois d'avoir conclu un accord avec le groupe paramilitaire russe Wagner, présent notamment au Mali et en Centrafrique.
L'armée française se fait de moins en moins présente au Sahel. L'été dernier, elle a quitté le Mali, mettant fin à l'opération Barkhane. Les situations malienne et burkinabè sont d'ailleurs similaires, avec des militaires au pouvoir, un sentiment anti-français dans la population, une influence russe croissante et des soldats français sommés de quitter le pays.
En décembre, l'armée française a également quitté la Centrafrique, aussi accusée de complicité avec la Russie.
D'après des sources proches du dossier consultées par l'AFP, l'option privilégiée par la France serait de redéployer ses forces spéciales dans le sud du Niger voisin, où sont déjà déployés près de 2.000 militaires français.