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Ballon espion chinois : ce que l'on sait sur cette affaire qui agite les autorités américaines

Le Pentagone a annoncé ce jeudi 2 février suivre à la trace les mouvements d'un ballon espion chinois volant à très haute altitude au-dessus du territoire des États-Unis, et ce, depuis plusieurs jours. Pour l'heure, Washington a renoncé à l’abattre en raison des risques potentiels pour les personnes au sol.

Un curieux engin de la taille de trois bus repéré dans le ciel des Etats-Unis. Jeudi, les autorités américaines ont expliqué qu'ils suivaient les mouvements d'un ballon espion chinois volant à haute altitude au-dessus de sites militaires sensibles. Pour le moment, il ne représenterait pas de menace directe.

Mais cette découverte intervient quelques jours avant la visite du secrétaire d'État Antony Blinken à Pékin, où il devrait rencontrer le président Xi Jinping.

Un ballon espion repéré au-dessus du Montana

Dans la journée de jeudi, les États-Unis ont fait décoller deux F-22 pour intercepter un engin mystérieux, qui s'est révélé être un ballon espion chinois. Ce dernier survolait à très haute altitude la région du Montana.

Interrogé sur la chaîne NBC, le général de brigade Pat Ryder, porte-parole du Pentagone, a expliqué que «le gouvernement des États-Unis a détecté et surveille un ballon de surveillance à haute altitude qui est au-dessus du continent en ce moment-même». L'objet est désormais placé sous surveillance permanente.

Selon plusieurs médias américains, le ballon est entré dans l’espace aérien des Etats-Unis «il y a plusieurs jours» mais le renseignement américain le surveillait depuis bien avant. En effet, le ballon aurait voyagé depuis Chine vers les îles Aléoutiennes de l'Alaska et traversé le nord-ouest du Canada au cours des derniers jours avant d'arriver quelque part au-dessus du Montana, où il planait depuis mercredi.

Collecter des données sensibles ?

Ce ne serait pas la première fois que l’armée américaine constate une telle intrusion. Selon un responsable du Pentagone, interrogé par le New York Times, la Chine a déjà envoyé des ballons espions aux États-Unis. Toutefois, celui-ci semblerait rester plus longtemps au-dessus du pays, mais il ne constituerait pas pour l'heure une menace militaire ou physique.

Pour le Pentagone, la collecte effectuée par le ballon n'ajouterait pas beaucoup de valeur ajoutée à ce que la Chine peut déjà glaner grâce à l'imagerie satellite.

Côté canadien, le ministère de la Défense nationale a déclaré jeudi soir dans un bref communiqué que les mouvements du ballon étaient «activement suivis», tout en ajoutant que les agences de renseignement du pays travaillaient conjointement avec les Etats-Unis pour «prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les informations sensibles du Canada contre les menaces de renseignement étranger».

Sa destruction écartée par sécurité

À la demande du président Joe Biden, le Pentagone a examiné la possibilité d'abattre le ballon, mais la décision a été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par les débris pour les personnes au sol, a indiqué jeudi un haut responsable américain de la Défense. Un autre porte-parole du Pentagone a également précisé que l'objet volant se trouve «actuellement à une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial» et «ne présente pas de menace physique pour les personnes au sol».

«Nous avions examiné s'il y avait une option hier (mercredi) sur certaines zones peu peuplées du Montana, mais nous ne pouvions pas suffisamment réduire le risque» de dégâts, a ainsi indiqué devant les médias l'officier Patrick Ryder, attaché de presse du Pentagone.

Une décision qui a provoqué la colère de certains républicains, à l'image de Marjorie Taylor Greene, qui estime que Joe «Biden devrait abattre immédiatement» l'objet, assurant que Donald Trump «n'aurait jamais toléré ça».

Une visite diplomatique sous haute tension

Pour le patron des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, il s'agit d'une «action déstabilisatrice» d'une Chine qui «méprise éhontément la souveraineté des États-Unis.» Il a donc appelé Joe Biden à «ne pas rester silencieux».

Cette découverte survient quelques jours avant la visite du secrétaire d'État Antony Blinken à Pékin. Il s'agit de la première visite d'un secrétaire d'État américain en six ans. Lors de ce déplacement, il devrait rencontrer le président Xi Jinping, mais l'apparition soudaine du ballon ne manquera certainement pas de faire monter les tensions déjà présentes entre les deux puissances.

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