Le Tennessee est le premier État américain à légiférer contre les drag shows, les spectacles de drag queens, considérant que cela porte atteinte à la protection des enfants.
La culture du «drag» est en vogue aux États-Unis. Elle s'est exportée en France et dans le reste du monde ces dernières années, notamment avec l'émission RuPaul's Drag Race, qui met en compétition des drag queens. Les shows se veulent drôles, burlesques et colorés, ce qui a séduit une partie du monde. Mais Bill Lee, le gouverneur républicain du Tennessee, n'est pas du même avis. Depuis le 2 mars, c'est le premier État américain a légiférer contre ces représentations au nom de la protection des enfants. En effet, les autorités locales considèrent ces spectacles trop sexualisés.
Et la Maison Blanche n'a pas tardé à réagir. Le lendemain, Karine Jean-Pierre, sa porte-parole, a affirmé que «ce genre de décisions ridicules ne sont pas seulement inutiles, elles sont dangereuses», en particulier «à un moment où les Américains LGBT+ font face à un risque plus élevé de violence, à des problèmes de santé mentale».
Les «guerres culturelles»
Si le Tennessee est le premier État américain à prendre une telle décision, il pourrait bientôt être rejoint par des États conservateurs comme le Texas, le Kansas ou encore l'Arizona, qui ont proposé des textes similaires. Ce désaccord national autour des spectacles de drag queens font partie de ce qu'on appelle, aux États-Unis, les «guerres culturelles». Il s'agit de débats, portants principalement sur la question du genre et de la sexualité, alimentée par les élus conservateurs et la droite religieuse, particulièrement active aux États-Unis.
Ces «guerres culturelles» portent également sur la question de l'IVG, avec la suppression de l'arrêt Roe V. Wade le 24 juin 2022, qui garantissait le droit à l'avortement. Aussi, les États qui ont proposé des textes voulant restreindre les spectacles de drag queens sont également les plus sévères sur la question de l'IVG.