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Droits des femmes : l'UE prend des sanctions inédites contre des responsables russes, afghans et syriens

C'est la première fois que l'UE prend ce type de sanctions contre des auteurs de violences sexistes et sexuelles. [REUTERS/Johanna Geron]

L'Union européenne a adopté mardi des sanctions contre des individus et entités responsables de violations des droits des femmes dans six pays, dont la Russie. Une démarche inédite et symbolique à la veille du 8 mars, journée internationale des droits des femmes.

L'Union européenne se montre à la pointe de la lutte pour le droit des femmes. A la veille de la journée internationale du 8 mars, les Vingt-Sept ont adopté mardi des sanctions contre des individus ou entités responsables de violations des droits des femmes. Six pays sont concernés : l'Afghanistan, l'Iran, la Russie, le Soudan du Sud, la Birmanie et la Syrie.

Il s'agit d'une première au sein de l'UE à l'encontre d'auteurs de violences sexuelles, a souligné le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra.

«En imposant ces sanctions, nous envoyons un message clair aux coupables que leurs crimes ne resteront pas impunis», a-t-il déclaré. «Ces crimes horribles et inhumains ont des conséquences. C'est aussi un message aux victimes : l'UE vous soutiendra, où que vous soyez dans le monde». Il a assuré que l'UE «n'hésiterait pas à étendre la liste», qui a été publiée mardi dans le Journal officiel.

deux responsables talibans epinglés

Parmi les personnes sanctionnées par des gels d'avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE figurent deux responsables talibans : le ministre de l'Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem, «responsable de la violation généralisée du droit des femmes à l'éducation» et le ministre de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice, Mohammad Khalid Hanafi.

Un responsable de la police de Moscou, Alexandre Fedorinov, et l'un de ses subordonnés, Ivan Ryabov, sont aussi visés, accusés d'arrestations arbitraires et de tortures de manifestantes anti-guerre.

De même que deux hauts responsables militaires russes, Nikolaï Kouznetsov et Ramil Ibatoulline, pour des violences sexuelles et viols commis par des hommes sous leur commandement en Ukraine en mars et avril 2022.

les violences sexuelles comme «tactique de guerre»

Deux responsables locaux du Soudan du Sud, à la tête de milices pro-gouvernementales, Gatluak Nyang Hoth et Gordon Koang Biel, sont sanctionnés pour «usage systématique des violences sexuelles comme tactique de guerre».

Egalement sur la liste, le vice ministre birman de l'Intérieur Toe Ui est accusé d'avoir permis au personnel de la sécurité militaire sous son autorité de recourir à «la nudité forcée, aux viols, aux électrochocs, aux brûlures des parties génitales et aux violences excessives lors des détentions arbitraires et des interrogatoires d'hommes, de femmes» et notamment «de membres de la communauté LGBTQI».

Toe Ui est un ancien chef du Bureau militaire (OCMSA) qui supervise les centres de détention et interrogatoires en Birmanie, l'une des trois entités sanctionnées par l'UE. La prison pour femmes de Qarchak (Iran) est également visée. Les détenues y sont victimes «d'abus sexuels de la part des gardiens» et «souvent menacées de viol pour leur soutirer des aveux».

Aussi ciblée, la Garde républicaine syrienne met en oeuvre les instructions du gouvernement syrien «d'utiliser la violence sexuelle et basée sur le genre pour réprimer et intimider la population syrienne, en particulier les femmes et les filles».

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