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États-Unis : la Maison Blanche accuse la Floride de vouloir «éliminer» le droit à l’avortement

La porte-parole de la Maison blanche, Karine Jean-Pierre, a fustigé le projet de loi du gouverneur de Floride La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a fustigé le projet de loi du gouverneur de Floride [LEAH MILLIS / Reuters]

La Maison Blanche a accusé ce mardi les autorités de la Floride de vouloir «éliminer» le droit à l'avortement, alors que le gouverneur de cet État du sud des Etats-Unis a présenté un projet de loi visant à restreindre encore davantage le droit à l’IVG.

Une conséquence directe de la révocation de l'arrêt Roe v. Wade. Ce mardi, le gouverneur de Floride a présenté un projet de loi visant à interdire l'avortement au-delà de six semaines de grossesse. Un texte qui aurait pour effet de «pratiquement éliminer le droit d'une femme» à disposer de son corps, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

Si ce projet de loi est adopté, l’État de Floride pourra donc interdire l’IVG alors même que de nombreuses femmes ignorent qu’elles sont enceintes en dessous de six semaines de grossesse.

Le gouverneur de Floride et les Républicains de l’État n’ont jamais caché leur intention de restreindre encore plus le droit à l’avortement, en déposant cette loi le premier jour de la session législative de 2023, comme le souligne le New York Times. Ils cherchent ainsi à tirer profit de la révocation de l’arrêt Roe v. Wade  par la Cour suprême américaine en juin dernier, qui garantissait le droit à l'avortement au niveau fédéral. Depuis, de nombreux États américain, dont la Floride, ont mis en place des lois très restrictives.

des lois de plus en plus restrictives en floride

En 2022, Ron DeSantis avait déjà signé une loi interdisant l’avortement au-delà de quinze semaines de grossesse, contre vingt-quatre semaines auparavant, y compris en cas de viol ou d’inceste, mais cette loi n’était pas assez stricte pour un certain nombre de conservateurs de Floride.

Lors d’une conférence de presse ce mardi, suivant son discours devant le Parlement de Floride devant lequel il a annoncé ses nouvelles mesures, a ajouté que la nouvelle loi limitant le du droit à l’avortement prévoyait des exceptions en cas de viol ou d’inceste, et les femmes qui en sont victimes pourront encoure avorter jusqu’à quinze semaines de grossesse. «Je pense que ces exceptions sont raisonnables», a déclaré le gouverneur de Floride.

La Maison Blanche n’est cependant pas de cet avis. «Cette interdiction empêcherait non seulement les quelque quatre millions de femmes de Floride en âge de procréer d'accéder aux soins liés à l'avortement après six semaines, mais elle aurait également un impact sur les quelque 15 millions de femmes en âge de procréer qui vivent dans des États du Sud interdisant l'avortement et qui ne pourraient plus compter sur la Floride comme option d'accès aux soins», a déclaré Karine Jean-Pierre au Miami Herald. En effet, de nombreuses habitantes des États voisins qui interdisent l'avortement se sont tournées vers des cliniques de Floride. 

Ce projet de loi a de grandes chances d’aboutir, le parti Républicain étant majoritaire dans les deux chambres du Parlement de Floride, et Ron DeSantis y étant particulièrement influent. Il n’a par ailleurs pas fait des annonces uniquement concernant l’avortement, mais également sur l’enseignement de sujets en lien avec l’orientation sexuelle à l’école ou encore sur le port d’armes à feu, qu’il souhaite assouplir.

Ron DeSantis, catholique et ultra-conservateur, est perçu depuis plusieurs mois comme le candidat potentiel du parti Républicain pour l’élection présidentielle de 2024, à laquelle Donald Trump a déjà annoncé participer.

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