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Le nombre d’Européens qui voient Vladimir Poutine comme un adversaire a doublé depuis 2021

D'après les auteurs du rapport, «l'opinion qui prévaut est que l'Europe devrait poursuivre une relation limitée avec la Russie». [Sputnik/Mikhail Klimentyev/Kremlin via REUTERS]

Publiée ce mercredi 7 juin, une enquête du Conseil européen des relations étrangères indique que les Européens sont de plus en plus nombreux à considérer la Russie de Vladimir Poutine comme un adversaire de l'UE.

La guerre en Ukraine a changé l'image de Vladimir Poutine aux yeux des Européens. Quinze mois après l'invasion du pays, une enquête internationale du Conseil européen des relations étrangères montre que près des deux tiers des habitants du Vieux continent considèrent le président russe comme un rival. Soit deux fois plus qu'avant la guerre.

Environ 64% des personnes interrogées dans les 11 Etats membres de l'UE ont décrit la Russie comme un concurrent (9%) et même un adversaire (55%). C'est le double de ce qui avait été enregistré en 2021, lors d'une précédente enquête.

D'un pays à l'autre, la proportion de personnes ayant une opinion très négative du pays de Vladimir Poutine varie fortement. Elle est élevée au Danemark (74%), en Pologne (71%) et en Suède (67%), se hisse à 67% et 62% aux Pays-Bas et en Allemagne et tombe à 37% en Italie ou seulement 17% en Bulgarie.

D'après les auteurs du rapport, «l'opinion qui prévaut est que l'Europe devrait poursuivre une relation limitée avec la Russie», notamment si la guerre se termine par un accord de paix négocié. Les Européens interrogés évoquent notamment la possibilité de réduire les échanges commerciaux à l'essentiel.

Le cas de la Chine

70% des Européens identifient la Chine comme un partenaire de la Russie sur la scène mondiale, mais seul un sur cinq voit plus de risques que d'avantages dans les relations commerciales entre l'Europe et la Chine. 43% des interrogés décrivent Pekin comme un partenaire nécessaire et se désolidarisent en cela de la politique de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, qui a appelé à réévaluer les liens du bloc avec la Chine pour en mesurer les risques.

Concernant les liens entre la Russie et la Chine, les Européens dessinent toutefois une ligne rouge claire par rapport à la guerre en Ukraine. 41% d'entre eux déclarent que d'éventuelles livraisons d'armes chinoises à Moscou les inciteraient à soutenir les sanctions économiques contre Pékin, même si cela peut nuire aux économies occidentales.

En parallèle, l'enquête montre aussi que les Etats-Unis ont retrouvé leur statut de partenaire de l'UE. En 2021, les réponses avaient été fortement marquées par la présidence de Donald Trump et aucun pays ne considérait que Washington était un allié «partageant les intérêts et les valeurs européennes».

Cette année en revanche, 32% de l'ensemble des interrogés estiment que c'est le cas et 43% pensent même que les Etats-Unis sont un partenaire nécessaire. Une inquiétude subsiste tout de même à l'idée que Donald Trump soit réélu : 56% des Européens jugent que cela affaiblirait les relations avec Washington. Pour cette raison notamment, la majorité des interrogés (74%) souhaite que l'UE prenne en charge et renforce sa défense, plutôt que de se reposer sur les Etats-Unis sur ce point.

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