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Etats-Unis : six policiers avouent avoir torturé deux Afro-Américains

Les suspects sont poursuivis par la justice et ne sont plus en exercice. [PHOTO D'ILLUSTRATION / Stefani Reynolds / AFP] [Stefani Reynolds / AFP]

Six policiers officiant dans l’Etat du Mississippi, aux Etats-Unis, ont reconnu avoir torturé deux Afro-Américains pendant près de deux heures. L’un d’entre eux a même tiré dans la bouche de l'une des victimes, a annoncé jeudi 3 août le ministère américain de la Justice.

Une brutalité exceptionnelle. Six policiers de l’état du Mississippi, aux Etats-Unis, ont reconnu avoir torturé deux Afro-Américains pendant près de deux heures, a annoncé le ministère américain de la Justice ce jeudi. Les suspects ont torturé les deux victimes à l’aide d’un godemiché, de tasers et d’une épée.  

Tout a commencé lorsque les policiers ont interpellé les deux hommes et les ont menottés. Ensuite, ils les ont rapidement soumis à une séance de torture en proférant des «insultes raciales», a raconté Kristen Clarke, représentante du ministère de la Justice.  

D’après l’accusation, les agents de police ont agressé sexuellement les deux victimes avec un godemiché et leur ont infligé 17 décharges électriques avec des tasers. De plus, ils ont humilié les deux victimes en les obligeant à ingérer plusieurs types de liquides, comme de l’alcool, de l’huile de cuisine, et du lait.  

L’une des deux victimes a été frappée avec «une épée en métal, un morceau de bois, et un ustensile de cuisine en bois», selon Kristen Clarke. Le calvaire a duré près de deux heures et a été interrompu lorsqu’un des policiers a mis son arme de service dans la bouche d’un des deux hommes.  

L’agent aurait enlevé une balle du chargeur et appuyé sur la détente pour l’effrayer. Lors d’une seconde tentative, la balle est bien partie et a traversé le cou de la victime.

La scène a été déguisée afin de prétexter un mobile d'intervention 

Face à cet imprévu, les six policiers se seraient concertés afin de couvrir ce drame, pendant que les victimes agonisaient dans une mare de sang. Ils ont détruit la vidéosurveillance de la maison dans laquelle ils se trouvaient ainsi que l’une des douilles utilisées.  

Ils ont également brûlé les vêtements des victimes afin de faire disparaître les preuves, et ont placé le pistolet sur l’une des victimes ainsi que de la méthamphétamine sur les lieux afin de prétexter un mobile d’intervention. Enfin, les agents ont rempli de faux rapports et ont menti à plusieurs reprises aux enquêteurs.  

Cette affaire est «un exemple horrible et frappant de mauvais comportement policier, qui n’a pas sa place dans notre société» a déclaré Kristen Clarke devant la presse. Elle a par ailleurs dénoncé des actes «motivés par des préjugés raciaux et par la haine».  

Les six agents, dont certains ont reconnu appartenir à l’équipe de la «Brigade des voyous» réputée pour sa brutalité, sont poursuivis par la justice et ne sont plus en exercice.  

Trois d’entre eux ont plaidé coupable dans un autre cas de violence policière, remontant au mois de décembre.  

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