En direct
A suivre

Santé : il vaut mieux être opéré par une femme chirurgien que par un homme, selon deux études

les médecins se sont aperçus que les chirurgiennes avaient notamment tendance à opérer de façon plus lente et étaient plus concentrées. [CARL DE SOUZA / AFP]

Les personnes opérées par des femmes sont moins susceptibles de souffrir de complications et de nécessiter des soins de suivi que celles opérées par des hommes, selon deux études publiées dans la revue Jama Surgery ce mercredi 30 août.

Est-il préférable de se faire opérer par un homme ou une femme ? Deux études ont été menées au Canada et en Suède pour tenter de répondre à cette question. Et d’après les résultats publiés dans la revue Jama Surgery ce mercredi, les patients sont mieux pris en charge par des femmes.

En effet, comme l'explique le journal britannique The Guardian qui a analysé les résultats établis par des médecins canadiens et suédois qui ont examiné plus d'un million de dossiers, les chercheurs ont constaté que les personnes examinées par des femmes avaient des pronostics nettement meilleurs, tout en ayant moins de complications à la suite de l'opération.

Dans le détail, au cours des recherches, les médecins se sont aperçus que les chirurgiennes avaient tendance à opérer de façon plus lente les patients, étaient plus concentrées, deu facteurs déterminants pour réduire les erreurs. 

Le Dr Christopher Wallis, qui a dirigé l'une des études à l'hôpital Mount Sinaï de Toronto au Canada, a déclaré que ces résultats devraient inciter les chirurgiens masculins à réfléchir à leur approche de la chirurgie et à s'inspirer de leurs collègues féminines pour le bien de leurs patients. «En tant que chirurgien de sexe masculin, je pense que ces données devraient nous inciter, mes collègues et moi, à faire une pause et à réfléchir aux raisons de cette situation», a-t-il déclaré.

Des résultats probants à tous les niveaux

Son équipe a également examiné les complications médicales, les réadmissions à l'hôpital et les taux de décès après une intervention chirurgicale chez près de 1,2 million de patients de l'Ontario (Canada) entre 2007 et 2019. Les dossiers comprenaient 25 procédures chirurgicales différentes sur le cœur, le cerveau, les os, les organes et les vaisseaux sanguins.

L’analyse a montré que 90 jours après une opération, 13,9% des patients traités par un chirurgien masculin présentaient des «événements postopératoires indésirables», incluant le décès et des complications médicales allant de problèmes nécessitant une nouvelle opération à des infections majeures, des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Le chiffre équivalent pour les patients traités par des chirurgiennes était de 12,5%.

Les patients examinés par des femmes chirurgiennes s'en sortent également mieux un an après l'opération, 20,7% d'entre eux ayant subi un événement postopératoire indésirable, contre 25% des patients examinés par des hommes chirurgiens. Lorsque les médecins se sont penchés uniquement sur les décès postopératoires, la différence était encore plus marquée : les patients traités par des chirurgiens hommes avaient 25% plus de risques de mourir un an après l'opération que ceux traités par des chirurgiennes femmes.

Une seconde étude portant sur 150.000 patients suédois dresse un tableau similaire. Le docteur My Blohm et ses collègues de l'Institut Karolinska de Stockholm ont examiné les résultats obtenus par les patients après l'ablation de la vésicule biliaire. Ils ont constaté que les patients traités par des femmes chirurgiennes souffraient de moins de complications et avaient des séjours hospitaliers plus courts que ceux traités par des hommes.

«Il est intéressant de noter que la plupart des études publiées précédemment indiquent que les chirurgiennes sont au moins aussi bonnes que les chirurgiens, voire légèrement meilleures, comme c'est le cas ici», a encore déclaré le docteur My Blohm.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités