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Chine : quel est ce monde «multipolaire» que souhaite ardemment Xi Jinping ?

Le dirigeant Xi Jinping a multiplié les appels à un agrandissement des Brics. [Jade Gao/REUTERS]

Puissance désormais incontournable, la Chine tente, par divers moyens, de créer un nouveau pôle d'influence mondial. Une stratégie affirmée par Pékin, qui s'oppose de plus en plus aux États-Unis, leader d'un monde unipolaire depuis la fin de la Guerre froide.

Un appel clair de Xi Jinping aux pays en développement. Alors que la Chine possède depuis de nombreuses décennies un statut de puissance mondiale sur de nombreux plans, le dirigeant chinois Xi Jinping ne cesse de réclamer un monde «multipolaire», qui s’opposerait au «monde bipolaire» connu lors de la Guerre froide entre l’URSS et les États-Unis.

Un monde multipolaire qui pourrait rapidement voir le jour si on s’en fie au dernier sommet des Brics, qui réunissait six puissances économiques émergentes, qui sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Mais ces puissances pourront compter, à partir de 2024, sur six puissances émergentes supplémentaires au sein de l’organisation : l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis, l’Ethiopie et l’Iran.

L’admission de ces nouveaux membres est notamment due à Xi Jinping, qui souhaitait fortement que le groupe des pays émergents s’agrandisse, alors que Pékin souhaite étendre son influence internationale face à des États-Unis de plus en plus imposants. Mais surtout, des États-Unis qui entretiennent des relations diplomatiques de plus en plus tendues avec la Chine.

Une opinion favorable de Pékin dans les pays en voie de développement

Pour poursuivre le développement d’un monde multipolaire, la stratégie chinoise semble bien définie : l'objectif est de partir à la conquête économique et idéologique du sud du globe. Lors d’un discours à l’assemblée générale de l’ONU en septembre dernier, le vice-président chinois Han Zheng a rappelé que «la Chine est un membre naturel du Sud» et qu’«il respire le même souffle que les autres pays en développement et partage avec eux le même avenir».

Par ailleurs, cette tendance à se concentrer sur les pays du sud se ressent au niveau de l’opinion de ces derniers vis-à-vis de la Chine. D’après une étude publiée par le Pew Research Center, plus de 70% des habitants sondés au Kenya et au Nigeria ont une opinion positive de Pékin. Un score largement supérieur aux Occidentaux.

Sur le plan économique, les investissement chinois réalisés grâce à la nouvelle route de la soie depuis 10 ans font leurs effets. Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, ce projet économique a galvanisé plus de 1.000 milliards de dollars d’investissements dans près de 150 pays, principalement ceux d’Afrique et d’Asie du Sud.

L’initiative pour le développement mondial, lancée en 2021, a également été promue par Pékin afin d’apporter un nouveau soutien économique, mais tout de même moins important que celui proposé par la nouvelle route de la soie.

Un développement culturel grâce aux instituts Confucius

Enfin, la Chine a également développé sa stratégie idéologique et culturelle avec la multiplication des instituts Confucius à travers le monde. Bien que certains pays occidentaux, à l’image du Royaume-Uni ou des États-Unis, s’opposent à l’implantation de ces centres culturels et éducatifs soutenus par l’État chinois, de nombreux pays du reste du monde en accueillent de plus en plus. Selon la fondation colombienne Andrés Bello, qui étudie les relations de l’Amérique latine avec la Chine, il y en aurait près de 57 dans la région et dans les Caraïbes.

Avec ce développement sur de nombreux plans, la Chine tente définitivement de renforcer son image afin de devenir un nouveau pôle idéologique, économique et géopolitique, afin de peser face aux Etats-Unis et au reste du monde.

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