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COP28 : 8 ans après l’Accord de Paris, où en est-on ?

L'Accord de Paris sur le climat a été signé en 2015 par 195 pays L'Accord de Paris sur le climat a été signé en 2015 par 195 pays. [MIGUEL MEDINA / AFP]

La COP28 organisée à partir de ce jeudi 30 novembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, a pour objectif principal de dresser un bilan de l’action climatique mondiale huit ans après la signature de l’Accord de Paris. Selon de nombreux scientifiques, nous sommes pour le moment loin du compte.

Les huit dernières années ont-elles été correctement mises à profit pour lutter contre les changements climatiques ? Les efforts mondiaux ont-ils été suffisants ? Ce sont les questions que vont se poser les nombreux participants à la COP28 qui s’ouvre ce jeudi à Dubaï. 

Cette nouvelle conférence sur le climat a pour objectif principal de dresser un bilan des huit dernières années en matière de lutte contre les changements climatiques, et de voir si les engagements pris lors de la COP21, en 2015, et la signature de l’Accord de Paris, ont été respectés. 

Alors que la planète a atteint des températures record cette année, les experts sont nombreux à faire part de leur inquiétude concernant ces objectifs et l’avenir de la planète. Deux semaines avant l’ouverture de la COP28, l’ONU Climat publiait une étude alarmante, indiquant que les engagements actuels mènent à seulement 2% de la baisse des émissions mondiales en 2030 par rapport à 2019, au lieu des 43% préconisés par de nombreux experts pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère pré-industrielle. En effet, pour avoir 50% de chances de contenir le réchauffement sous cette barre, les émissions mondiales doivent baisser de 43% d’ici à 2030, selon le dernier rapport du Giec. 

Cette synthèse annuelle des engagements concernant la réduction des émissions, pris par les 195 signataires de l’Accord de Paris, va être discuté lors de la COP28, qui doit apporter les premiers correctifs. Pour l’heure, les États font des «petits par pour éviter la crise climatique», alors qu’ils doivent impérativement faire «des pas de géants», selon l’ONU. 

Vers +3 °C d'ici à la fin du siècle ? 

Le dernier rapport du Giec indique qu’en l’état actuel, la limite de +1,5 °C pourrait être atteinte entre 2030 et 2035 si rien n’est fait, alors que l’objectif était la fin du siècle. Par ailleurs, le dernier rapport du Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) indique que les engagements actuels pris par les pays du monde entier placent la planète sur une trajectoire de réchauffement allant jusqu’à 2,9 °C à la fin du siècle. 

Une augmentation moyenne de 3 °C de la température de la planète aurait des conséquences catastrophiques : les sécheresses seront deux fois plus fréquentes, les régions méditerranéenne et atlantique seront les plus touchées, selon des projections de la Commission européenne. La durée et la gravité des incendies augmenteront, et les zones concernées par les deux risques s’étendront progressivement, et les réserves en eau seront en danger. 

«Dans le scénario le plus optimiste, la probabilité de limiter le réchauffement à 1,5 °C est de seulement 14%», indique le rapport du PNUE.

«Briser le cycle meurtrier»

«Nous sommes piégés dans un cycle meurtrier», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à quelques jours de l’ouverture de la COP28. «Ce qui se passe en Antarctique ne reste pas en Antarctique. Nous vivons dans un monde interconnecté», a-t-il souligné, en référence à la très rapide fonte des glaciers. «La glace réfléchit les rayons du soleil. Quand elle disparaît, l'atmosphère terrestre absorbe plus de chaleur. Cela veut dire plus de réchauffement, donc plus de tempêtes, d'inondations, d'incendies et de sécheresses à travers le globe. Et plus de fonte, ce qui veut dire encore plus de réchauffement», a-t-il rappelé. 

«A la COP28, qui commence à la fin de la semaine, les dirigeants doivent briser ce cycle», a-t-il donc martelé. Pour cela, il a appelé les dirigeants mondiaux à prendre des engagements fermes lors de cette nouvelle conférence pour tripler les énergies renouvelables d’ici à 2030, et sortir plus rapidement des énergies fossiles. 

Il a également évoqué la notion de «justice climatique», et a appelé à une hausse majeure des investissements des pays les plus développés, qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, pour financer l’adoption des pays en voie de développement ou défavoriser pour lutter contre les effets des changements climatiques, et protéger les populations. 

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