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Politique migratoire en Europe : eurodéputés et Etats membres se mettent d'accord sur une vaste réforme

Le Parlement européen et les Etats membres de l'Union européenne ont trouvé ce mercredi un accord sur une vaste réforme de la politique d'asile et de migration. [REUTERS/Yves Herman]

Le Parlement européen et les Etats membres ont trouvé ce mercredi un accord sur une vaste réforme de la politique d'asile et de migration en Union européenne.

Peu après l'adoption en France d'une loi controversée sur l'immigration, les eurodéputés et représentants des États membres ont trouvé ce mercredi 20 décembre matin, un accord sur la réforme du système migratoire européen.

«Un accord politique a été trouvé sur les cinq dossiers du nouveau Pacte sur la migration et l'asile», a écrit la présidence espagnole du Conseil de l'Union Européenne sur X (ex-Twitter), tandis que la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a salué un «moment historique».

Le pacte asile et migration, présenté par la Commission européenne en septembre 2020, est une nouvelle tentative de refonte des règles européennes, après l'échec d'une précédente proposition en 2016 dans la foulée de la crise des réfugiés.

Il prévoit notamment un contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l'UE, des centres fermés près des frontières pour renvoyer plus rapidement ceux n'ayant pas droit à l'asile, et un mécanisme de solidarité obligatoire entre pays membres au profit des Etats sous pression migratoire.

«La mise en place d'un nouveau système européen commun d'asile était urgente et depuis longtemps nécessaire (...) Pour la première fois, les États membres de l'UE sont maintenant tenus à la solidarité», s'est félicitée la ministre des Affaires Etrangères, Annalena Baerbock, dans un communiqué.

Des critiques de la part des organisations de défense des droits humains

L'accord politique devra encore être formellement approuvé par le Conseil (Etats membres) et le Parlement européen.

L'objectif est une adoption finale de l'ensemble des textes avant les élections européennes de juin 2024, alors que la question de l'immigration accapare le débat politique dans de nombreux pays européens, sur fond de montée des partis d'extrême droite et populistes. 

La réforme suscite toutefois les critiques des organisations de défense des droits humains. Une cinquantaine d'ONG, dont Amnesty International, Oxfam, Caritas et Save the Children avaient écrit lundi une lettre ouverte aux négociateurs pour les alerter sur le risque de voir ce pacte migratoire aboutir à «un système mal conçu, coûteux et cruel».

L'eurodéputé Damien Carême a dénoncé un pacte «qui fait honte aux plus belles valeurs de l'Europe». «On ressort avec un texte qui est pire que la situation actuelle (...) On va financer des murs, des barbelés, des systèmes de protection partout en Europe», a-t-il déclaré sur X.

L'UE connaît actuellement une hausse des arrivées irrégulières, ainsi que des demandes d'asile. Sur les onze premiers mois de l'année 2023, l'agence Frontex a enregistré plus de 355.000 traversées des frontières extérieures de l'UE, soit une hausse de 17%. Les demandes d'asile quant à elles pourraient atteindre plus d'un million d'ici à la fin 2023, selon l'Agence de l'UE pour l'asile (EUAA).

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