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Inde : deux morts dans des émeutes à la suite de la destruction d'un site islamique

Le district de Haldwani, dans l’Uttarakhand en Inde, s’est vu déchiré par de violentes émeutes après la destruction d’une école coranique et d’un lieu de prière islamique. [REUTERS]

Deux personnes ont été tuées et des dizaines ont été blessées au cours d’émeutes dans le nord de l’Inde ce jeudi. Une réaction face à la destruction d’une école coranique et d’un lieu de prière islamique.

«La police a reçu l’ordre de tirer à vue sur les émeutiers», a déclaré une responsable locale, Vandana Singh. Ce jeudi 8 février, le district de Haldwani, dans l’Uttarakhand en Inde, s’est vu déchiré par de violentes émeutes après la destruction d’une école coranique et d’un lieu de prière islamique, construits sans autorisation, selon la municipalité.

Deux personnes ont été tuées et une dizaine de blessés ont été à déplorer, dont des policiers, acheminés vers plusieurs hôpitaux. Vandana Singh a précisé que des véhicules ont été incendiés et que les forces de l’ordre ont été visées par des jets de pierres.

En conséquence, un couvre-feu a été décrété par les autorités, ainsi que la fermeture des écoles et une coupure d’Internet. Les rassemblements ont également été interdits.

Des destructions de sites musulmans depuis des années

Ces événements interviennent dans un contexte de tensions religieuses qui ne font qu’augmenter depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi en 2014. Elles ont été fortement marquées par des destructions de sites musulmans.

Le 22 janvier dernier, le dirigeant avait inauguré un temple hindou à Ayoddhya, non loin du lieu des émeutes, sur le site d’une mosquée qui avait été démolie par des fanatiques hindous en 1992. Cela avait, déjà à l’époque, déclenché les pires émeutes religieuses dans le pays depuis son indépendance. Ce sont 2.000 morts qui avaient été déplorés.

Fin janvier également, les autorités avaient aussi détruit une mosquée à New Delhi, vieille d’environ 600 ans, car le bâtiment figurait «illégalement» dans une réserve forestière.

Des enjeux politiques

Les tensions avaient, par ailleurs, repris depuis mercredi, après l’adoption d’un nouveau Code civil unifié, considéré par les musulmans comme un cheval de bataille dirigé contre eux. Appelé à être généralisé sur tout le pays, ce Code civil compte parmi les engagements clés du parti Bharatiya Janata Party (BJP) de M. Modi.

Le BJP est le parti favori, en route pour remporter une troisième victoire consécutive aux élections législatives du mois d’avril. Toujours en janvier dernier, un tribunal avait autorisé les fidèles hindous à prier à l’intérieur d’une mosquée située à Varanasi, qui avait constitué l’un des sujets de désaccord religieux les plus épineux du pays.

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