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Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky envoie en vain son Premier ministre à la frontière polonaise bloquée

Le Premier ministre polonais Donald Tusk s'oppose à l'arrivée de convois agricoles ukrainiens. [© Kacper Pempel/REUTERS]

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, en vain, envoyé vendredi son Premier ministre à la frontière avec la Pologne, bloquée par des agriculteurs polonais en colère contre l’entrée de produits ukrainiens, accusés d'entraîner une concurrence déloyale.

Alors que l’Ukraine entre affaiblie samedi dans sa troisième année de guerre, les manifestations d’agriculteurs polonais jettent une ombre de plus au tableau. D’autant que la Pologne a déjà interdit les importations de céréales.

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal s’est rendu à un poste-frontière, sans succès. «Malheureusement, cette réunion avec les responsables polonais n’a pas eu lieu aujourd’hui», a-t-il déploré sur Telegram. Kiev a diffusé une photo sur laquelle on le voit à un poste-frontière en compagnie de plusieurs autres responsables de son gouvernement, notamment le ministre de l’Agriculture.

Le gouvernement polonais a réagi en assurant à l’AFP que Varsovie et Kiev étaient «loin d’un accord» sur l’importation des produits agricoles ukrainiens bloqués à la frontière. «Malheureusement, il n’existe à ce jour aucune proposition ukrainienne permettant d’espérer une sortie de l’impasse dans laquelle se trouvent les relations commerciales», a lâché vendredi soir le chef de cabinet du chef du gouvernement polonais, Jan Grabiec.

Chute des prix agricoles sur les marchés

Des actions de protestation d’agriculteurs se déroulent depuis plusieurs semaines en Pologne, ceux-ci bloquant des routes et des postes-frontières avec l’Ukraine. Selon eux, l’afflux de produits ukrainiens, autorisé par Bruxelles, a provoqué une chute des prix sur les marchés et ces produits ne respectent pas les normes de l’Union Européenne.

Volodymyr Zelensky avait annoncé mercredi que son gouvernement se rendrait à la frontière polonaise avant le 24 février, date du deuxième anniversaire de l’invasion russe, et demandé au Premier ministre polonais Donald Tusk de faire de même.

«Une réunion de ce type (...) n’a selon nous aucun sens à l’heure actuelle», a répliqué ce dernier, interrogé sur l’absence de la partie polonaise pour rencontrer Denys Chmygal à la frontière. «Il n’y a pas de solutions mutuellement satisfaisantes et il est inutile d’organiser une réunion pour confirmer qu’il n’y a pas de compromis», a-t-il souligné.

Réunion prévue le 28 mars à Varsovie

Le Premier ministre polonais, qui a assuré être «en contact permanent» avec son homologue ukrainien, a en outre rappelé qu’une réunion entre les deux gouvernements était déjà prévue pour le 28 mars à Varsovie. «La question du blocus de la frontière doit être réglée bien plus rapidement que le 28 mars», a quant à lui insisté le chef du gouvernement ukrainien sur Telegram.

«Dans le cas contraire, l’Ukraine se réserve le droit d’appliquer des mesures de rétorsion aux points de passage», a menacé Denys Chmygal, précisant que «plus de 9.000 camions» étaient bloqués actuellement des deux côtés de la frontière.

Il a affirmé que son pays n’exportait plus de céréales vers la Pologne depuis cinq mois et que ne transitaient par le territoire polonais que 5% de ses exportations céréalières, la plus grande partie étant acheminée par la mer Noire. «Le blocus porte un coup aux économies de nos deux pays», entravant aussi les exportations polonaises vers l’Ukraine qui se montent à 12 milliards de dollars par an, a argué Denys Chmygal.

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