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Adele triomphe aux Grammys : Beyoncé victime de racisme ?

Dans son discours de remerciements, suivant la remise de son prix de meilleure musique urbaine contemporaine, Beyoncé a appelé a une meilleure représentation des minorités.[KEVORK DJANSEZIAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Nommée dans cinq catégories lors des Grammy Awards ce dimanche 12 février, Adele est repartie avec autant de prix. Mais de l'aveu même de cette dernière, Beyoncé aurait mérité d'être récompensée. Les accusations de racisme se sont multipliées. 

«Je ne peux pas accepter ce prix !», en larmes, tremblante et s’excusant, Adele semblait très gênée lorsqu'elle est montée sur scène pour recevoir le prix du meilleur album de l’année pour «25». Elle a même profité de son discours pour faire un portrait élogieux de sa concurrente malheureuse, Beyoncé, dont elle a salué l’influence et la qualité de son album «Lemonade».

Alors que s’égrainait la liste de ses victoires, la Britannique semblait de plus en plus confuse. Elle s’est ainsi tournée vers Beyoncé pour déclarer «Tu émeus mon âme tous les jours, et ce depuis dix-sept ans». En salle de presse après la cérémonie, la jeune femme a renchéri «Je pensais que c’était son année. Qu’est-ce qu’elle doit faire pour gagner cet album de l’année ?» Un discours suivi d’actes, puisque la diva anglaise a décidé de casser son trophée en deux afin d'en offrir une moitié à sa concurrente malheureuse.

Adèle a également évoqué «la façon dont (Beyoncé) nous fais nous sentir, mes amis et moi ; la sensation (qu'elle) procure à mes amis noirs, c’est émancipateur !». 

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Le discours engagé de Beyoncé

Récompensée par le prix de meilleure musique urbaine contemporaine, Beyoncé a appelé dans son discours de remerciements à une meilleure représentation des minorités. Elle y a expliqué que son album Lemonade était pensé pour ses enfants. «Pour qu’ils grandissent dans un monde où ils pourront se regarder dans un miroir, en pensant à leur famille, - mais aussi au Super Bowl, aux jeux olympiques, à la Maison Blanche et aux Grammys -, et se voir eux-mêmes sans douter de leur beauté, intelligence et de leurs capacités.», ajoutant, «c’est quelque chose que je souhaite à tous les enfants, de toutes les races».

Sur les réseaux sociaux, les commentaires se sont multipliés pour dénoncer le traitement réservé à Beyoncé. 

«Adele est incroyable mais Lemonade a changé la vie des gens et donné de la force aux femmes noires comme peu d'artistes l'avaient fait auparavant. C'est pour cela que les gens sont en colère». 

«2013 : Mumford plutôt que Frank Ocean, 2014 : Daft Punk plutôt que Kendrick Lamar, 2015 : Beck plutôt que Beyoncé, 2016 : Taylor plutôt que Kendrick Lamar, 2017 : Adele plutôt que Beyoncé»

«J'aime Beyoncé j'aimerais que les votants de Grammys donnent leur chance à une oeuvre aussi personnelle que Lemonade... mais j'aime aussi beaucoup Adèle»

Une cérémonie très politique

La victoire d’Adele sur sa rivale Beyonce a relancé la polémique autour de la place des minorités dans des grandes compétitions comme les Grammys. Nommée dans neuf catégories, «Queen Bey» n’en aura finalement remporté que deux, dont celle de la meilleure vidéo musicale, alors que la critique avait unanimement salué son album comme un chef d'oeuvre. 

Plusieurs artistes dont Frank Ocean et Kanye West avaient choisi de ne pas être présents lors des Grammys cette année après s’être plaints de la place insuffisante accordée aux minorités. Le premier avait même refusé de présenter son album mondialement acclamé, «Blonde», arguant que les Grammys ne semblaient pas «représenter correctement les personnes venant du même milieu que (lui) et traversant ce (qu'il) vi(t)»

La cérémonie a aussi été marquée par les prises de position autour de la politique menée par Donald Trump :  Paris Jackson a dénoncé la construction du pipeline dans le Dakota décidée par le président américain, alors que le mythique groupe de rap A Tribe Called Quest et Busta Rhymes ont présenté Donald Trump comme le «Président agent Orange» (une allusion à sa couleur de peau et au produit chimique meurtrier utilisé lors de la guerre du Vietnam).

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