Le quai de la Tournelle, l’Hôtel de Ville ou bien les grands boulevards… Dans l’imagerie impressionniste, Paris trône en majesté. Mais le musée Jacquemart-André corrige l’histoire dans une exposition limpide et feutrée qui souligne l’importance trop souvent négligée de la Normandie.
Turner, Degas, Caillebotte, Renoir ou Gauguin, avec leurs effets de pinceau et leur attention à la lumière, ont tous trouvé là un terrain de jeu idéal, fait de paysages divers. Mer clairsemée de voiliers à Dieppe, plages très cossues à Deauville ou Trouville ou hauteurs verdoyantes de Honfleur, abruptes falaises d’Etretat ou «coins délicieux» de Varengeville-sur-Mer adorés par Monet… Dans ce cadre privilégié, les maîtres impressionnistes alternent représentations de décors baignés de clarté et portraits contemporains de la bourgeoisie normande.
Promenades champêtres
On suit ainsi les notables locaux se délassant dans des bains iodés régénérants et lors de promenades champêtres à l’abri d’une ombrelle. La scénographie, qui mêle couleurs pastel (sable, bleu-vert, turquoise…), photos d’époque noir et blanc et archives filmiques de la Gaumont, valorise un accrochage propice au voyage et redonne à cette région la place qu’elle mérite dans l’histoire de l’art de la fin du XIXe siècle.