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Le nouveau roi de la nuit "made in New York" est français

Le Français Simonez Wolf (C), organisateur de soirées, et un DJ sur le toit terrasse du night-club Le Bain, le 10 mai 2012 à New York[AFP]

"Le romantisme à la française, c'est sexy: la cigarette, la décadence", sourit Simonez Wolf. Ce Français ancien physionomiste et portier de boîte de nuit est à 34 ans l'un des nouveaux rois de la nuit "made in NYC" qu'il contribue à réinventer.

Organisateur de soirées très courues, au Bain, à l'hôtel Griffou, cet ancien styliste pour magazines de mode et étudiant en sociologie, fils d'une restauratrice parisienne et d'un professeur américain, est un touche-à-tout débrouillard, au regard sympathique et au look baroudeur et décontracté, avec, toujours, son blouson fétiche kaki.

Tout a commencé pour lui lorsqu'André Saraiva, le cofondateur du club parisien Le Baron, l'appelle en 2007 pour lui proposer de "faire" la porte du Béatrice Inn, un cabaret minuscule niché au coeur du West village à New York, alors au sommet de la nuit new-yorkaise.

"C'était en pleine semaine de la mode et le Béatrice avait peur que le mec qui était à la porte à l'époque, qui voyait surtout des habitués de la nuit, ne reconnaisse pas les Européens, les gens de la mode. On m'a dit +toi tu les connais+", se souvient Simonez.

Ce qui n'était au départ qu'un engagement d'une semaine se transforme rapidement en vocation.

Pendant près de deux ans, le jeune Français voit défiler un déluge de stars, d'artistes et des créateurs en tout genre, dont il est le premier contact avant une bonne soirée.

"Kanye West, Kate Moss, Gwyneth Paltrow, Benicio del Toro, Sean Penn, Penelope Cruz, Olivier Martinez, Vincent Cassel, parmi beaucoup d'autres, ils sont tous passés au moins une fois", se souvient-il.

"Mais il y avait aussi beaucoup de jeunes artistes comme Dash Snow, Ryan McGinley, Dan Colen" et c'est précisément ce cocktail "entre gens de l'art, de la mode et de la jeunesse" new-yorkaise qui rendait cet antre, d'au maximum 175 personnes, si fascinant.

Le succès du petit cabaret étant directement lié à sa faune subtile et à son ambiance, le physionomiste qui sélectionne les heureux entrants, devient vite associé à la vogue du "Béa".

"Quand le Béatrice a fermé en 2009, ma réputation m'a suivi et de plus en plus de gens m'ont dit +on devrait faire des soirées, tu as la clientèle, tu as l'audience+", raconte-t-il.

"Il connaît tout le monde, il connaît les lieux sympas, les soirées cool, et il apporte ce petit air parisien dans le paysage de la nuit" new-yorkaise, souligne Sébastien Puga, du Standard Hotel.

Après le Bowery Hotel, Simonez est appelé par la discothèque Le Bain pour animer les Mercury Nights, chaque mercredi, au sommet du Standard Hotel, avec DJ "à la parisienne" et vue plongeante sur le fleuve Hudson.

La fête est pour lui un concept qui se transporte et ne nécessite que quelques ingrédients, "un endroit insolite où comme un réalisateur de film, tu crées l'endroit, avec un DJ, un barman, quelqu'un à la porte", et bien sûr "les gens qui créent la scène et animent la soirée".

Avide de nouvelles expériences, il mène le mouvement local des soirées "Pop Up" (improvisées), de la cantine taiwanaise Jobee de Chinatown, où ses soirées clandestines Madame Wong triomphent en 2011, jusqu'au bar de l'hôtel Griffou ce printemps.

Son aura est telle qu'il a même été invité par la prestigieuse université américaine Yale à participer à un séminaire intitulé "La musique Dance et la culture de la nuit à New York".

"Pourquoi sort-on? Quelle est la finalité d'un tel acte? Je ne pouvais trouver de meilleure réponse qu'auprès de Simonez", témoigne le doctorant et spécialiste de la nuit Madison Moore, qui dirigeait ce cours.

"Il est au centre de la nuit new-yorkaise et il sait comme personne +faire monter le buzz+ autour de ses soirées, leur donner une image de marque".

Très courtisé par des DJ et des patrons de clubs parisiens désireux de mettre un pied à New York, Simonez s'amuse de son pouvoir d'attraction.

Mais toujours humble, il n'hésite jamais le soir à revenir à la base du métier, posté dehors, à la porte, l'oeil rivé sur une foule de noceurs impatients.

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