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Budget : premières joutes à l'Assemblée

Les députés garnissent les rangs de l'Assemblée nationale, le 3 juillet 2012 à Paris[AFP/Archives]

Avant l'examen du collectif budgétaire la semaine prochaine, les députés ont débattu finances publiques mardi, l'occasion pour le gouvernement de souligner encore le lourd "héritage" de la majorité sortante tandis que l'opposition a défendu bec et ongles son bilan.

L'exécution du budget 2011 - un texte qui ne passionne d'ordinaire pas les foules - a donné lieu à quelques passes d'armes entre ancienne et nouvelle majorité, avant que les députés ne débattent en soirée de l'orientation des finances publiques et du futur.

D'entrée, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a en effet accusé: "nous héritons d'une situation beaucoup plus dégradée qu'annoncée", une version policée de son "ils n'ont rien foutu" lancé début juillet.

"Vous nous dites qu'on n'a +rien foutu+ mais je ne connais pas d'année où un gouvernement a fait autant", a rétorqué l'ex-ministre du Budget, Valérie Pécresse, députée des Yvelines. Elle s'est de nouveau défendue d'avoir laissé une "ardoise cachée" et a accusé le gouvernement Ayrault de préparer "une facture cachée".

Mme Pécresse s'est réjouie que la France ait pu emprunter la veille à des taux négatifs, y voyant un hommage au bilan de Nicolas Sarkozy.

Défendant aussi pied à pied le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy, le nouveau président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP), s'est attiré les huées de la gauche. Il a taxé la prochaine loi de finances rectificative, qui sera examinée la semaine prochaine en séance, d'"unijambiste" car ne reposant que sur des hausses d'impôt.

Répété pendant des mois de campagne électorale, l'objectif est toujours le même: retour à l'équilibre des comptes publics en 2017 en remettant "la justice" au coeur du système fiscal. Compte tenu de l'assombrissement des perspectives économiques, le gouvernement a revu ses prévisions à la baisse et fait quelques pas supplémentaires vers la rigueur.

Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, citant l'audit de la Cour des comptes, a affirmé que "structurellement et indépendamment de la crise, notre pays s'est endetté" entre 2007 et 2012.

"Je vous donne rendez-vous à la rentrée, car je crains beaucoup que nous ne puissions tenir l'objectif de 4,5%", que le gouvernement s'est fixé pour 2012 a averti M. Carrez.

M. Cahuzac ne s'est pas privé de citer M. Carrez: "Notre rapporteur disait que 2012 et 2013 seraient les années les plus délicates pour nos finances publiques..."

Gilles Carrez a également interpellé le gouvernement sur la règle d'or.

"Après des mois d'ambiguité et de rideau de fumée, allez-vous nous soumettre l'adoption de la règle d'or?" sur le retour à l'équilibre des finances publiques, a-t-il demandé, faisant encore monter les décibels dans l'hémicycle.

Le ministre délégué au Budget ne s'est pas avancé, assurant que la question serait réglée en "toute transparence".

Jérôme Chartier (UMP) a attaqué les premières décisions du gouvernement sur l'aide médicale d'Etat. "Les Français font des sacrifices, les clandestins leur disent merci. Voilà, le premier message du quinquennat", a-t-il lancé.

Le député centriste Charles de Courson (UDI), comme de coutume, a plaidé pour la nécessaire réduction des dépenses.

Selon le rapport du nouveau rapporteur général du Budget, Christian Eckert (PS), le rythme de progression des dépenses publiques va s'établir à 0,8% par an en moyenne. Le taux est légèrement inférieur à celui retenu dans les documents de campagne du candidat Hollande, compte tenu de la révision à la baisse des perspectives de croissance au cours de la période 2012-2015.

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