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François Hollande et son bilan

François Hollande le 11 novembre 2012[PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP]

L’heure de vérité. Tel pourrait être le titre de la pièce que François Hollande jouera mardi après-midi à l’Elysée. Presque six mois après la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et lui, le 15 mai dernier, le chef de l’Etat recevra 400 journalistes pour une conférence de presse qui va clore son premier semestre. 

«L’un des grands enjeux est de rassurer son électorat en remettant en perspective l’action des six premiers mois et en réexpliquant sa vision d’avenir», explique Yves-Marie Cann, de l’institut CSA.
 

Une popularité à reconstruire

Le constat est cruel : seuls 39 % des Français font confiance à François Hollande pour affronter les problèmes du pays. Le baromètre CSA-Les Echos traduisait jeudi un quatrième mois consécutif de baisse de sa popularité.

Jamais un locataire de l’Elysée n’a été aussi bas aussi tôt. «La popularité dépend des résultats, et ils se font attendre.

Le redressement, ce n’est pas en six mois», assume le chef de l’Etat, espérant un rebond en cas d’éclaircie économique et sociale.
 

Une majorité à maîtriser

«Couac.» C’est l’un des mots les plus utilisés par la presse depuis le début du mandat. On l’a évoqué pour les tergiversations au sein du gouvernement (nucléaire, contrôles au faciès, 35 heu­res…) ou pour les heurts avec les écolos. Ceux-ci ont fait se poser la question de leur départ du gouvernement. 

Si François Hollande l’a jugé «possible», il a dit «ne pas le souhaiter», dans les colonnes de Marianne publié samedi. Cécile Duflot a réaffirmé hier sa fidélité. Ce n’est pas le cas des communistes. L’opposition a beau jeu de moquer «une majorité en lambeaux».
 

Une méthode appréciée

La majorité aime à rappeler qu’elle ne fait pas comme Nicolas Sarkozy. Sa méthode, c’est la concertation, qui a déjà permis aux partenaires sociaux de s’accorder sur le contrat de génération. François Hollande en retire aussi les fruits avec les rapports Gallois ou Jospin.

«Le triptyque concertation-décision-projet de loi suscite des critiques à droite et peut amener de la confusion à gauche mais il est apprécié par les Français car pour eux, engager des réformes de fond demande le temps de la réflexion», juge Yves-Marie Cann.
 

Des actions reconnues

«On a sauvé l’euro, engagé l’assainissement des comptes publics mais on ne l’a peut-être pas assez dit.» Pour ce cadre du PS, le problème, ce n’est pas le bilan (retour de la retraite à 60 ans, augmentation de l’allocation de la rentrée scolaire ou baisse du salaire de l’exécutif), mais l’absence de pédagogie.

François Hollande l’a bien compris ; il va désormais défendre lui-même ses réformes. Il a commencé jeudi en allant sur le terrain signer les premiers emplois d’avenir et, demain, c’est son pacte pour la compétitivité qu’il va devoir expliquer aux Français. 

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