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Lurel, le quatrième ministre que Copé veut voir démissionner

Jean-François Copé, le 27 février 2013.[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Dans un exercice classique d'opposition, Jean-François Copé n'hésite pas à réclamer la tête de certains ministres au président de la République au prétexte d'un écart de langage ou d'une déclaration hasardeuse. Si François Hollande l'avait pris au mot, le gouvernement serait en partie décimé.

Jean-François Copé a ses têtes. Et il le fait savoir. Le président de l'UMP qui endosse bien volontiers les habits de premier opposant réclame régulièrement que des ministres démissionnent à la faveur de petits couacs.

 

Victorin Lurel désavoué

Dernière victime du président de l'UMP, Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer coupable d'avoir rendu hommage ce dimanche à Hugo Chavez à l'issue de ses obsèques en parlant d'un personnage comparable à "de Gaulle plus Léon Blum".

"Au ridicule de sa comparaison […] s'ajoute sur le fond une insulte à tous ceux qui, au Venezuela, ont été victimes des atteintes délibérées de Chavez aux droits de l'Homme. Ce n'est pas seulement un couac qui s'ajoute aux autres couacs du gouvernement, c'est une faute politique que le silence coupable de François Hollande vient aggraver" a réagi Jean-François Copé. Et de demander à François Hollande de "solennellement désavouer les propos tenus par M. Lurel". Une demande restée pour l'heure lettre morte.

 

EELV ou le gouvernement, Duflot doit choisir

Arnaud Montebourg, Vincent Peillon ou encore Cécile Duflot, de vrais poids lourds cette fois-ci du gouvernement, ont déjà fait les frais des attaques de Jean-François Copé depuis le début du quinquennat.

Le 25 septembre dernier, Cécile Duflot essuie une tempête de critiques après avoir expliqué qu'elle rejetait l'idée de démissionner après la décision d'EELV de ne pas voter en faveur du traité européen. "Soit elle reste au gouvernement, soit elle reste dans son parti, mais elle ne peut pas faire les deux", avait tonné Jean-François Copé à l'époque. Pour lui, la ministre du Logement devait "bien sûr" démissionner.

Elle compose toujours aujourd'hui entre ses responsabilités gouvernementales et les turbulents parlementaires écologistes.

 

Un départ et un recadrage pour Peillon

En octobre, c'est à Vincent Peillon d'essuyer une première fois les foudres du président de l'UMP. Le ministre de l'Education nationale affirme vouloir aborder la question de la dépénalisation du cannabis. Remonté comme une pendule en pleine campagne électorale pour la présidence de l'UMP, Jean-François Copé estime qu'il s'agit là (encore) d'une "faute politique et morale extrêmement grave" avant d'estimer que "la question de son maintien au gouvernement est clairement posée".

Début mars, Vincent Peillon dispose toujours de son portefeuille jugé "prioritaire". Un poste qui est d'ailleurs une cible de choix pour Jean-François Copé, qui demandera plus modestement le 10 décembre dernier un "recadrage" de Vincent Peillon par Jean-Marc Ayrault. Ses déclarations sur "la revalorisation du salaire des enseignants" étaient, selon lui, "en contradiction totale avec les arbitrages budgétaires" du Premier ministre. Il fut en partie exaucé.

 

Montebourg : changer ou partir

Début décembre, c'est Arnaud Montebourg, le ministre du Redressemnt productif qui en avait pris pour son grade. Le 2 décembre, quelques heures à peine après les négociations psycho-dramatiques sur le sort de Florange, Jean-François Copé accuse le ministre du Redressement productif de "nuire à l'image de la France", assurant qu'il doit "changer ou partir". Le ministre y avait semble-t-il pensé avant lui.

Déjà au début du quinquennat, le nouveau gouvernement à peine en place, le président de l'UMP avait stigmatisé une condamnation judiciaire pour injures du ministre. Le député de Meaux demandait alors à François Hollande de respecter ses engagements de campagne. "J'ai noté que, pour Christiane Taubira, il ne l'avait pas fait, ni d'une certaine manière pour Jean-Marc Ayrault. On verra ce qu'il fera pour Arnaud Montebourg", avait perfidement noté Jean-François Copé le 23 mai.

 

Des circulaires à retirer, des referendums à organiser

Jean-François Copé ne critique pas seulement les membres du gouvernement. Il n'hésite pas non plusà prodiguer ses suggestions gouvernement ou au Président de la République.

Le 10 août, le secrétaire général de l'UMP dénonce "l'inertie de la diplomatie française" sur le dossier syrien et demande au président d'interrompre ses vacances pour prendre "une initiative diplomatique forte." Une injonction sans conséquences. François Hollande quittera Brégançon le 21 août.

Mi-septembre, il exige un referendum "sur un sujet qui touche à la souveraineté nationale", à savoir le  droit de vote des étrangers. Une demande vouée à l'échec au regard des sondages révélant l'hostilité des Français à cette proposition de François Hollande.

Début novembre, c'est "solennellement" qu'il demande le report de l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous. Peine perdue, l'Assemblée nationale a maintenu son calendrier et voté la loi début février. 

 

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