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"Mur des cons" : Taubira accusée de s'en prendre à la "liberté d'opinion"

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, à Marseille le 26 avril 2013 [Gerard Julien / AFP] La ministre de la Justice, Christiane Taubira, à Marseille le 26 avril 2013 [Gerard Julien / AFP]

Le Syndicat de la magistrature (SM) accuse Christiane Taubira de s'en prendre à la "liberté d'opinion des syndicalistes" en saisissant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de l'affaire de son "mur des cons", dans une lettre ouverte à la ministre de la Justice.

Le CSM, instance de nomination et de discipline des magistrats, devra apprécier, avait annoncé jeudi la garde des Sceaux, s'il y a eu "manquement à la déontologie" de la part du SM, qui avait exposé dans son local syndical un "mur des cons" regroupant des dizaines de photos de personnalités du monde politique, médiatique et judiciaire.

"Souhaitez-vous donc réglementer la liberté d'opinion des syndicalistes, définir les standards de l'affichage autorisé dans les locaux syndicaux, voire même encadrer la liberté des magistrats que nous sommes s'exprimant dans la sphère privée?" demande le SM dans sa lettre ouverte, publiée sur le site Rue 89.

Alors que la ministre avait estimé que "le devoir de réserve des magistrats suppose de la retenue, même dans le cadre de l'expression syndicale", la présidente du SM, Françoise Martres, répond que "cette violation de notre sphère privée syndicale n'est pas +une expression syndicale+, laquelle est par nature publique".

"Est-il besoin de vous rappeler que +l'obligation de réserve+ ne s'applique qu'à l'expression publique des magistrats et qu'en tout état de cause, elle ne constitue ni une obligation au silence, ni une obligation de neutralité?" ajoute-t-elle.

"En raison de l'amalgame qui est fait entre expression privée et action syndicale, c'est bien l'expression publique syndicale et, par conséquent, le fait syndical dans la magistrature que vous remettez en question par votre saisine consternante du Conseil supérieur de la magistrature. Nous attendions plutôt de vous, Madame la ministre, que vous défendiez vous-même cette liberté syndicale", écrit Mme Martres.

La révélation de ce panneau d'affichage a suscité une vague d'indignation, principalement à droite, et l'annonce de plusieurs plaintes. L'ancienne garde des Sceaux socialiste Elisabeth Guigou a relativisé l'affaire vendredi en soulignant que les magistrats sont malgré tout "impartiaux", tandis que la CGT apportait son soutien au SM.

"Nous invitons nos amis du Syndicat de la magistrature à venir jouer aux fléchettes dans les couloirs de la CGT, on ne dira pas qui est en photo sur les cibles..." a lancé la CGT-Pénitentiaire.

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