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Bartolone n'entend vraiment pas se cantonner au "perchoir"

Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, le 1er octobre 2013 à l'Assemblée [Jacques Demarthon / AFP] Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, le 1er octobre 2013 à l'Assemblée [Jacques Demarthon / AFP]

Claude Bartolone a démontré mercredi qu'il n'entendait pas être cantonné au "perchoir" de l'Assemblée nationale, n'hésitant pas à voler au secours, sur un ton familier, de François Hollande ou à livrer sa vision à long terme des institutions.

 

Le président socialiste de l'Assemblée nationale, lors d'une conférence de presse devant l'Association des journalistes parlementaires, a adopté un ton moins offensif que la semaine dernière, quand il avait appelé ministres, députés et sénateurs PS réunis à Bordeaux, à en "finir avec ce satané débat sur la fiscalité" et regretté que la gauche au pouvoir donne "trop souvent le sentiment d'administrer les choses quand il faut gouverner les hommes".

Et le député et ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis a une nouvelle fois évacué les questions sur ses ambitions personnelles. Vise-t-il Matignon ? "Si vous ne faites rien, on vous reproche de ne rien faire, si vous faites quelque chose, on vous demande quel est le jour d'après", a-t-il soupiré.

Mais il est intervenu sur pratiquement tous les sujets, à commencer par le débat sur l'autorité de François Hollande. Se plaçant quasiment sur un pied d'égalité avec le chef de l'Etat, il a rappelé avoir "quelquefois croisé le fer" avec lui au sein du PS, et en avoir tiré une leçon: ne pas confondre "la bonhomie naturelle" du président de la République avec un "manque d'autorité".

Claude Bartolone a salué le rappel du président à "l'unité" et "la solidarité" en Conseil des ministres, jugeant qu'il était "intervenu dans le lieu où il devait le faire", et a martelé que rien ne devait distraire le gouvernement et la majorité de "la seule priorité: l'emploi, l'emploi, l'emploi".

"Un miracle quotidien"

"Le rassemblement à gauche est un miracle quotidien", a-t-il confié, en évoquant les dissensions avec les écologistes, "partenaires indispensables". Sans prendre parti dans la polémique sur les Roms, il a souhaité un débat sur l'intégration des immigrés au Parlement, le premier "depuis 1945", et proposé le remplacement du Haut conseil à l'Intégration, qualifié "de comité Théodule", par un office parlementaire.

Renouvelant ses critiques sur la façon dont l'Union européenne était gouvernée - "l'Assemblée nationale ne saurait être le petit greffier de la Commission et du Parlement européen" -, Claude Bartolone a dit craindre une montée, du fait de l'abstention, des "partis anti-européens" sur le continent lors des élections européennes de juin. Il a appelé ses amis socialistes à se mobiliser pour ce scrutin difficile, comme pour les municipales.

A plus long terme, le locataire du "perchoir" s'est dit "convaincu qu'un jour ou l’autre, viendra le temps de la grande réforme constitutionnelle qui permettra de graver dans le marbre un nouvel équilibre des pouvoirs faisant la part belle au Parlement".

Selon lui, le quinquennat -dont "nous n'avons tous collectivement pas tiré les leçons" - amènera une évolution "du rôle du président de la République", et le non-cumul des mandats obligera à revaloriser les pouvoirs des députés, si on ne veut pas que privés de fonctions locales, ils se sentent inutiles à l'Assemblée. Faut-il réduire leur nombre ? Claude Bartolone ne prend pas position mais n'a "aucun tabou".

En attendant ce "grand soir constitutionnel", et après plusieurs réformes initiées en 2012, le président de l'Assemblée se contente cette année de "petits pas" pour améliorer le travail parlementaire.

Il a notamment annoncé la remise en novembre d'un rapport de la déontologue de l'Assemblée sur l'utilisation de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), une limitation des séances de nuit et une rationalisation de la procédure des questions écrites au gouvernement.

Et, en 2014, "l'année de l'évaluation des grandes lois votées par le Parlement", va être créée une mission d'évaluation parlementaire sur la Banque publique d'investissement, à l'image de celle menée cet été sur les emplois d'avenir.

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