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Les défis de Valls II

Manuel Valls tient un discours devant l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines) le 27 août 2014  Le Premier ministre Manuel Valls tient un discours devant l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines) le 27 août 2014. [Eric Piermont / AFP]

Composée dans un contexte économique et social difficile, la nouvelle équipe de Manuel Valls hérite de plusieurs chantiers explosifs.

 

Pas de répit dans les ministères. Après les passations de pouvoir, les membres du gouvernement Valls II, nouveaux arrivants comme vétérans, se sont (re)mis au travail. Attendus au tournant par les élus et l’opinion publique, ils doivent s’atteler au redressement d’un pays dont les indicateurs économiques et sociaux restent dans le rouge.

Misant sur la «cohérence» de cette équipe avec la ligne choisie par François Hollande, l’exécutif, qui a connu bien des revers sur les fronts de l’emploi, de l’éducation ou du logement, espère obtenir rapidement des résultats. 

 

> Intensifier la lutte contre un chômage galopant

Symbole de la tâche à venir, ce sont des chiffres décevants du chômage qui ont accueilli le nouveau gouvernement. Révélés hier soir, ils font état d’une nouvelle augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, qui franchit la barre des 3,4 millions.

Pour enfin inverser la courbe, l’exécutif mise tout sur le pacte de responsabilité, comme en témoigne la nomination d’Emmanuel Macron, réputé proche du patronat, au ministère de l’Economie.

Manuel Valls lui-même s’est rendu hier aux universités d’été du Medef pour prôner le soutien aux entreprises. Mais ce dispositif est loin de faire l’unanimité au sein de la majorité parlementaire.

 

> Résoudre le problème de la pénurie de logement

Preuve que la construction est l’un des secteurs les plus durement touchés par la crise, son recul coûtera cette année 0,4 point de croissance à l’Hexagone, selon l’Insee.

Les derniers chiffres, révélés en début de semaine par le ministère, font état d’une dégringolade de 13,3 % des mises en chantier de logements neufs sur un an.

Alors que François Hollande avait annoncé un «plan de relance» pour la rentrée, celui-ci devrait se concrétiser aujourd’hui avec des annonces de Manuel Valls.

L’exécutif envisage de revoir la loi Alur, portée par Cécile Duflot, en prévoyant par exemple des abattements fiscaux pour inciter les propriétaires à vendre, mais aussi de simplifier les normes de construction.

 

> Superviser la mise en place des nouveaux rythmes scolaires

Cette réforme polémique avait plombé la popularité de Vincent Peillon lors de la rentrée 2013, alors qu’elle ne s’était appliquée qu’à 22 % des élèves.

Fraîchement promue à la tête du ministère de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem devra superviser sa mise en place dans toutes les écoles primaires publiques.

Entre les syndicats d’enseignants qui craignent une rentrée «chaotique», et les dizaines de maires opposés à la réforme qui ont prévu de cadenasser les écoles le mercredi de la rentrée, la ministre aura fort à faire pour tenir l’engagement d’une rentrée «apaisée» pris par son prédécesseur.

 

> Se pencher sur les prochains projets de loi budgétaires

Présenté fin septembre, le budget s’annonce comme le rendez-vous le plus délicat. Car avant même le remaniement, le gouvernement avait prévenu qu’il opterait pour un serrage de ceinture généralisé, avec des ponctions sur les ministères et des coupes sèches dans les dépenses publiques.

Pour la nouvelle équipe, le maintien de ce cap, pourtant critiqué à gauche, ne fait aucun doute, et ce d’autant plus que la France ne peut pas compter sur la croissance, atone. Malgré les baisses d’impôt promises avant l’été, et même si Bercy a confirmé hier ne pas envisager de hausse de la TVA, l’exécutif sera sûrement contraint d’augmenter la pression fiscale pour certaines franges de la population.

 

> Mener à bien la délicate réforme territoriale

Adopté fin juillet, le texte qui prévoit de dégraisser le millefeuille territorial en passant de 22 à 13 régions revient au Sénat à l’automne. Or, les élections sénatoriales du 28 septembre feront probablement basculer la Haute Assemblée à droite, ce qui compliquera grandement l’adoption définitive du projet de loi.

En outre, des crispations existent toujours à gauche, avec notamment les ministres PRG qui menacent de démissionner en cas de suppression des conseils généraux.

 

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