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Christian Estrosi : «Il faut redresser le pays»

L'ancien maire de Nice propose différentes réformes économiques. L'ancien maire de Nice propose différentes réformes économiques. [VALERY HACHE / AFP]

Le président de la région Paca vient de rallier Nicolas Sarkozy pour l’aider à remporter la primaire de la droite. Il souhaite redynamiser la France grâce à des mesures économiques. 

Christian Estrosi (LR) vient d’être désigné comme porte-parole de l'ancien président pour les questions économiques, dans le cadre de sa campagne. L'ex-maire de Nice estime que l’ancien locataire de l’Elysée est le mieux placé pour moderniser le pays.

Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Nicolas Sarkozy ?

Nicolas Sarkozy et moi, nous nous sommes toujours dit les choses en toute franchise. Il nous est arrivé d’être en désaccord sur certains sujets et cela nous arrivera sans doute de nouveau. Mais nous en parlons entre nous. Je me suis engagé à ses côtés car j’estime qu’il est le meilleur pour redresser cette France affaiblie. L’élection de 2017 sera l’élection de la dernière chance. Elle exigera un programme de sauvegarde nationale. Pendant les cinq années à venir, nous devrons bâtir une France nouvelle où l’économie sera redressée et où l’autorité sera restaurée. Nicolas Sarkozy est le mieux à même pour emprunter cette voix.   

Quelle sera votre action au côté de l’ancien chef de l’Etat ?

Je serai la boite à idées de Nicolas Sarkozy pour contribuer à nourrir son projet économique. Le redressement économique et industriel de la France ne peut pas passer par de prudentes mesurettes. Une rupture franche avec les années Hollande est indispensable. Il faut baisser massivement les impôts des ménages et des entreprises et réindustrialiser notre pays en se concentrant sur les secteurs de pointe.

Comment jugez-vous la politique économique actuelle ?

La folie fiscale de François Hollande a eu pour conséquence de condamner plus d’un million de Français au chômage. Nous devrons redonner aux Français la fierté de payer des impôts. Cela suppose qu’ils ne soient plus confiscatoires et que la France qui travaille n’ait plus le sentiment que l’impôt vient sanctionner l’effort et le mérite. Tous les foyers devront payer des impôts, même si pour certains cela doit être symbolique. Il faut que chacun comprenne qu’avoir des droits, cela a un coût pour la société. Enfin, sur la fiscalité, nous supprimerons l’ISF et les droits de succession, à hauteur de 400 000 euros par enfant. Qui peut comprendre que l’on prive certains parents de transmettre, à leurs enfants, un patrimoine qu’ils ont mis une vie à bâtir pour des considérations fiscales, alors qu’ils ont payé des impôts toute leur vie ?

En cas de victoire, que ferez-vous pour le marché du travail ?

Je plaiderai pour un assouplissement du droit du travail. Chaque entreprise doit pouvoir choisir, avec ses salariés, la durée du travail la mieux adaptée à ses contraintes. Le contrat de travail doit être repensé. La dualité CDI/CDD n’a plus de sens. Il faut construire un nouveau contrat de travail unique avec des droits progressifs. Cela permettra également d’offrir de vrais droits à des salariés qui, aujourd’hui, n’en n’ont pas avec l’ubérisation de l’économie.

La France est-elle un pays impossible à réformer ?

Après cinq longues années d’immobilisme et donc de déclin, les Français attendent des réformes. Je fais même le pari qu’ils les réclameront. Cette élection présidentielle doit être le moment où nous trancherons les grands débats pour notre avenir économique. Une fois élus, nous serons légitimes à tout appliquer car nous n’aurons pas menti aux Français. S’ils nous font confiance, ils auront une feuille de route et nous n’en dévierons pas. C’est une question de crédibilité de la parole politique. Que la parole donnée se transforme toujours en parole tenue, ça a toujours été ma ligne de conduite. 

La ville de Nice a été frappée par le terrorisme le 14 juillet. Comment se remet-elle ?

Nous avons été meurtris dans notre chair. J’étais sur la Promenade des Anglais au moment de l'attentat, et j’ai vu l’horreur de la guerre sous mes yeux. C’était insoutenable de voir ces corps d’hommes, de femmes et d’enfants, emportés par la barbarie. Ces images resteront à jamais gravées dans ma mémoire d’homme, de père et de citoyen. Mais dans le même temps, nous avons reçu des milliers de témoignages d’affection et de soutien. Ils nous ont fait chaud au coeur et  nous aident à sécher nos larmes. Nice est meurtrie, mais Nice est debout, et c'est un formidable message d'espérance.

Quelles mesures avez-vous prises pour soutenir les entreprises après l'attentat ?

Le terrorisme auquel nous faisons face est une menace absolue. Il tue aveuglément, il tente de fracturer notre société et il fragilise notre économie. Aujourd’hui, il est encore trop tôt pour savoir si les conséquences sur notre économie seront durables ou pas. En revanche, nous avons, avec la ville de Nice et la Région, travaillé tout l’été, afin d’élaborer de nombreux dispositifs pour soutenir notre économie. Je pense notamment à l’exonération ou l'étalement de la redevance d’occupation du domaine public pour les commerces de la Promenade des Anglais et les plagistes. Nous avons mis en place un fonds d’urgence de 2,6 millions d’euros pour soutenir financièrement les commerces touchés. Enfin, nous allons garantir plus de 110 millions d’euros de prêts aux entreprises et faire plus de 50 millions d’euros de prêts à taux zéro pour les entreprises de la région qui auraient été concernés par l'attaque.

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