«Courbe la tête, fier Sicambre, abaisse humblement ton cou. Adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré !» Qui ne connaît cette phrase de l’évêque de Reims le jour de Noël 496 baptisant Clovis et 3.000 soldats ?
C’est de là que l’on parle de «France, fille aînée de l’Eglise» à laquelle Jean-Paul II, en 1996, à Reims, demandera ce qu’elle a fait de son baptême. Par la conversion de Clovis, effectivement le christianisme prenait une place capitale dans le royaume. C’était là, entre autres, l’action de Rémi qui œuvre à la transformation de ce chef franc, belliqueux et païen. Rémi est né à Laon. A 22 ans, il est choisi comme 17e évêque de Reims. Son autorité naturelle en impose à tous. Clovis n’a pas 15 ans quand il devient chef des Francs. Rémi lui fait rendre ce vase de Soissons que ses barbares ont pillé dans la bataille. Outre son sens spirituel, il est d’une efficacité redoutable, organisant l’assistance sociale, de la distribution de vêtements et de nourriture jusqu’à la création d’hôpitaux et d’hospices. Il meurt en 530, aveugle, à 96 ans, après 70 ans d’épiscopat.
Conseils de Rémi à Clovis :
«Secourez les malheureux, protégez les veuves, nourrissez les orphelins. Que tous vos sujets vous aiment et vous craignent. Que votre tribunal reste ouvert à tous, et que personne n’en sorte triste. Plaisantez avec les jeunes, délibérez avec les vieillards.»
Courte prière à saint Rémi :
«Fais que nous manifestions notre foi par des actes qui en soient dignes.» (Liturgie)
Éphéméride du 15 janvier :
En 1941, la Gestapo fait irruption dans l’abbaye bénédictine de Clervaux, au Luxembourg. Au son de la cloche, les moines sont obligés de se réunir au réfectoire. Les Allemands leur laissent une heure pour faire leurs bagages. Le curé du village viendra chercher les objets sacrés. Expulsés vers la Belgique, les moines reviennent dans leur abbaye en avril 1945. Tout est détruit. Il ne reste rien de ce monastère qui avait été bâti en 1907. La reconstruction ne sera terminée que le jour de Pâques 1951.