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Arrêts cardiaques : voici les 3 premiers gestes qui sauvent

Une personne qui s’en sort est une personne qui a reçu les secours dans les 5 minutes qui suivent l’arrêt cardiaque. [makibestphoto / Adobe ]

Sept fois sur dix, les arrêts cardiaques ont lieu dans la rue. Si vous en êtes témoin, adoptez cette technique en trois temps : appeler, masser, défibriller.

«Si on attend l’arrivée des secours, c’est trop tard», alerte la cardiologue Muriel Bigot à CNEWS. En France, tous les ans, plus de 40.000 personnes meurent prématurément d’un arrêt cardiaque. Quelques gestes simples sont importants à connaître pour sauver des vies.

Bonne nouvelle, «tout le monde est capable d’exercer un massage cardiaque. Il n'est pas indispensable d’avoir suivi une formation, ni d’avoir un diplôme», affirme le médecin. Il faut procéder à la triade : appeler-masser-défibriller.  

Reconnaitre un arrêt cardiaque

Lorsque quelqu’un s’écroule devant nous, il faut systématiquement aller voir. «Tentez de rentrer en contact avec la personne, lui demander si elle vous entend», conseille la cardiologue. Si la personne ne répond pas aux stimulations, il faut mettre la main sous le nez et sentir la respiration. «Si elle ne respire pas, ce n'est pas la peine de chercher plus loin, il faut agir tout de suite».

Chaque minute est une perte de chance. «Une personne qui s’en sort est une personne qui a reçu les secours dans les 5 minutes qui suivent l’arrêt cardiaque. La vitesse de réaction est très importante : plus on en attend, plus les tissus cérébraux se dégradent. Dès qu'il y a un doute, il faut démarrer la triade appler-masser-défibriller», commande la cardiologue en précisant que si la personne est inconsciente mais qu'elle respire il vaut mieux la placer en position latérale de sécurité.

Applez le 15 ou le 112, et ne raccrochez pas si le médecin du Samu ne l’a pas autorisé. Même si vous n’avez plus de forfait le numéro fonctionne.

masser sans interruption

Tout le monde est capable de faire un massage cardiaque même un enfant. «Ce n’est pas une question de force ni de diplôme, il faut utiliser son poids», affirme Muriel Bigot, précisant que seul le massage cardiaque suffit et que le bouche-à-bouche ne sert à rien.

La personne en arrêt cardiaque doit être allongée à plat sur le dos ou sur un plan dur, un banc ou sur le sol. «Il faut utiliser ses deux mains, paume contre paume, au milieu du thorax», indique la cardiologue. «Le massage ne se fait pas sur le cœur mais entre les deux mamelons». Mettez-vous à genoux à côté de la personne et gardez vos bras tendus en appuyant avec le poids de votre corps et non pas avec la force des bras. «Il faut y aller fort. Quand on appuie le cœur se vidange et quand on relâche lles cavités se remplissent». 

Il est important de préciser que vous ne serez pas puni pour avoir mal fait un massage ou pour avoir cassé une côte. Il n’y aucun risque judiciaire. Ce n’est dangereux ni pour vous ni pour la victime qui ne mourra pas d’un massage cardiaque mal fait. 

Comme mémo-technique, le médecin conseille de garder en tête le rythme de la chanson «Staying a live» pour adopter une bonne cadence de massage cardiaque.  

Défibriller en attendant l'arrivée des secours

Il est important que ce soit une autre personne qui apporte le défibrillateur pour qu’il n’y ait aucune interruption du massage. Vous trouverez des défibrillateurs dans les valises vertes accrochées au mur. L'application Géo DAE permet de localiser les défibrillateurs automatiques externes.

Dès lors que la valise verte est ouverte, des consignes audios vont être annoncées. On vous demandera de déshabiller le thorax de la victime et de coller deux patchs sur la peau. «Plus de 95% des arrêts cardiaques sont provoqués par des troubles du rythme du cœur qui continue de battre mais de manière inefficace», selon la cardiologue. Le défibrillateur va analyser le problème et dire si vous devrez continuer le massage ou s’il est nécessaire de délivrer un choc. Dans ce cas, il vous sera demandé de vous écarter. Une fois le choc donné, vous devez reprendre aussitôt le massage.

«On est dans un pays où l'on peut progresser énormément sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque», s’inquiète Muriel Bigot. «Si on attend passivement l’arrivée des secours, c’est généralement trop tard. Dans ces situations, c’est au témoin d'être l’ange-gardien».

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