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Punaises de lit, cafards… L’Anses alerte sur cet insecticide interdit

Depuis 2018, 104 cas d'intoxications, provoquées par l'insecticide, ont été déclarés entre janvier 2022 et juin 2023. [©DR]

Depuis 2013, le dichlorvos, une substance active, est interdit pour des usages ménagers. Seulement, celle-ci est toujours disponible à l’achat, notamment sous la dénomination Sniper 1000 EC DDVP, et est utilisée contre les nuisibles, comme les punaises de lit. Face à cela, l’Anses alerte contre cette utilisation pouvant provoquer des intoxications parfois mortelles.

Pour combattre les nuisibles, comme les punaises de lit ou les cafards, certains n’hésitent pas à braver les dangers. Selon une étude de l’Anses et des centres antipoison, publiée ce mardi, un insecticide, pourtant interdit pour les usages ménagers depuis 2013, est encore utilisé pour ce genre d’utilisation. Seulement, ce dernier présente une substance active, le dichlorvos, «classée mortelle par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion».

206 personnes exposées

«Malgré son interdiction en France en 2013 pour des usages ménagers, les centres antipoison ont enregistré 170 événements en lien avec le produit Sniper 1000 EC DDVP® du 1er janvier 2018 au 30 juin 2023. En tout, 206 personnes ont été exposées sur cette période», indique un communiqué de l'Anses, de la Direction générale de la Santé et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Quels risques présente cette substance active pour la santé ? Le dichlorvos peut provoquer des symptômes respiratoires de type asthmatiformes, oculaires, des troubles neurologiques pouvant conduire à une perte de connaissance, ou une allergie cutanée, précisent le communiqué.

Toujours disponible à l’achat

Interdite depuis 2013, cette substance reste malgré tout disponible à l’achat, notamment sous la dénomination Sniper 1000 EC DDVP®. Ce produit est présent à travers des «circuits illégaux» tels que les marchés ou les bazars, principalement dans le nord de Paris et en Seine-Saint-Denis. Mais le dichlorvos est aussi disponible sur des plates-formes de commerce électronique, «dans une moindre mesure». Cet insecticide peut aussi être rapporté de l’étranger, hors Union européenne.

Si les intoxications provoquées par cette substance ont connu «une augmentation» depuis 2018, avec 104 cas déclarés entre janvier 2022 et juin 2023, cela s’explique notamment par la «recrudescence des infections par les punaises de lit», précise le communiqué. Selon une estimation de l’Anses en juillet dernier, 11% des ménages français ont été infestés entre 2017 et 2022.

Trois décès

«Si la plupart des intoxications signalées aux centres antipoison étaient bénignes, près de 10% étaient de gravité moyenne et 5,5% de gravité forte, dont 3 décès (accidentels ou dus à une ingestion dans un but suicidaire)», selon les autorités.

Face à cela, le parquet de Lyon a d’ailleurs ouvert une enquête préliminaire pour «homicide involontaire», «mise en danger de la vie d’autrui» et «vente non autorisée de produit dangereux» après la découverte de l'insecticide Sniper 1000 au domicile d'une personne âgée décédée, avait indiqué à l'AFP une source judiciaire fin novembre.

Depuis le 8 novembre, le gouvernement interpelle les consommateurs sur son site d’alerte aux produits dangereux au sujet de l’insecticide Sniper 1000 EC DDVP. Dans son message, il demande de ne plus l’utiliser. Et l'un des distributeurs identifiés a fait un rappel volontaire, relayé sur le site RappelConso, ont précisé mardi les autorités.

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