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Ce carburant va alimenter le plus grand réacteur nucléaire du monde

Au Royaume-Uni, les physiciens se préparent à tester sur le réacteur Joint European Torus (JET)[CLEMENT MAHOUDEAU / AFP]

Au Royaume-Uni, les physiciens se préparent à tester sur le réacteur Joint European Torus (JET), le mélange de combustible spécial qui alimentera à terme le gigantesque réacteur thermonucléaire expérimental international dit ITER.

C’est en décembre dernier que les chercheurs ont commencé à diriger des expériences de fusion avec un des isotopes fragiles de l’hydrogène, le tritium. Les expériences ont été menées sur une installation d'environ 45 milliards de dollars du même type qu’un Tokamak ITER. Il s’agit de la première expérience réalisée par des scientifiques depuis 1997, avec une quantité importante de tritium dans un Tokamak.

En revanche il faudra attendre le mois de juin prochain pour que le deutérium face sa grande entrée. Cet autre isotope de l’hydrogène sera mélangé avec une quantité égale au tritium. En effet, Il n'y a que 200 grammes de tritium produit par an ce qui fait de lui un isotope fragile de l'hydrogène en raison de sa désintégration extrêmement rapide. Le deutérium, quant à lui, est le deuxième isotope stable le plus abondant de l'hydrogène.

ITER prévoit donc d'utiliser ce mélange 50/50 dans le but de créer pour la première fois plus de puissance à partir d’une réaction de fusion. Pour ça, il faudrait que le réacteur chauffe et confine un plasma de deutérium et de tritium afin que la fusion des isotopes en hélium produise suffisamment de chaleur qui soutiendrait d’autres réactions de fusion. Ce qui signifie que le réacteur doit être capable de résister à un battement spécial des neutrons de tritium tourbillonnants qui bombarderaient l’extérieur de la chambre de fusion.

Les scientifiques du Joint European Torus commencent donc à mener des tests. Ce qui leur permettra de déterminer les paramètres de fonctionnement de l’expérience mais aussi de prédire le plasma dans le Tokamak ITER. Tim Luce, physicien en chef chez ITER a d’ailleurs déclaré « c’est ce qui se rapproche le plus de la réalisation des conditions d’ITER dans les machines actuelles ».

Pour rappel, ITER est un vaste projet international de fusion nucléaire qui a pour but de produire de l’électricité sans émettre de CO2. Si les opérations avec des réactions d’hydrogène de faible puissance commenceront d’ici 2025, le réacteur démarrera sa première fusion productive du mélange de tritium et deutérium en 2035. Mais d'ici là, les équipes travaillent d’arrache-pied sur la construction, les essais et l’assemblage du gigantesque réacteur Tokamak ITER, qui est en forme de beignet.

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