Le constat est mitigé. D’un côté, la France n’a pas atteint son objectif de 16 médailles d’or mais, de l’autre, elle a remporté 45 médailles (contre 52 à Pékin en 2008) dans des Jeux Paralympiques dont le niveau n’a jamais été aussi relevé. Et malgré ce bilan en-deçà des espérances, le président de la fédération française handisport Gérard Masson se montre plutôt satisfait et insiste sur la réussite de ces Jeux londoniens.
Quel bilan tirez-vous des Jeux Paralympiques ?
Si on regard le nombre de médailles, et en particulier les médailles d’or, on ne peut pas dire que l’objectif est atteint. Nous ne sommes pas pleinement satisfaits de notre 16e place au classement général avec seulement huit médailles d’or. Mais si on regarde uniquement le classement du nombre de médailles, nous arrivons en 8e position.
Etes-vous déçu de ces résultats ?
Je ne suis pas déçu même si je pense que l’objectif de 16 médailles d’or était réaliste. Mais il faut préciser que sur les 164 nations présentes à Londres, 71 ont eu des médailles. C’est un fait exceptionnel. Pendant des années, seuls 25-30 pays se partageaient la part du gâteau. Et dans quatre ans à Rio (Brésil), ce chiffre devrait encore augmenter. Il faudra qu’on s’y prépare en allant à la recherche de nouveaux adhérents car le niveau va encore monter d’un cran.
En fixant l’objectif à 16 médailles d’or, vous n’aviez peut-être pas imaginé que le niveau serait aussi relevé…
Complètement. Il y a eu des surprises avec des athlètes de pays qu’on n’attendait pas. Mais je tiens tout de même à féliciter les athlètes français.
Cette édition a été une belle publicité pour le paralympisme…
Une publicité merveilleuse même. Les Anglais ont fait quelque chose d’extraordinaire de ces Jeux. Ils ont été parfaitement réussis. C’est une nouvelle date dans l’histoire. Plus un seul média ne dira : «Je ne parle pas des Jeux Paralympiques, ça ne sert à rien.»
C’est en quelque sorte un nouveau souffle pour ces Jeux Paralympiques
C’est un nouveau départ dans l’histoire du paralympisme. On a quand même eu trois ministres qui se sont déplacés et le président de la République, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’à maintenant. Assia El Hannouni lui a offert une médaille d’or et elle lui a chanté une magnifique Marseillaise. Ce sont des images qu’on n’oubliera pas.
Si vous aviez une image à retenir, ce serait laquelle ?
Celle de Sandrine Martinet (Judo), quand elle se fait exploser la malléole en demi-finale. Elle est elle-même kinésithérapeute donc elle a su tout de suite ce qui lui arrivait. Il lui restait à ce moment-là encore plus d’une minute de combat et à chaque fois qu’elle est tombée, elle s’est relevée pour aller chercher une médaille. A la fin du combat, quand j’ai vu son coach la prendre dans ses bras et l’emmener, je n’ai pu retenir mes larmes. C’est une image qui me restera.
Quel serait votre souhait pour Rio en 2016 ?
D’être beaucoup plus nombreux pour que l’équipe de France ait plus de chances de médailles et surtout qu’on aille au Brésil avec le même état d’esprit.