Inconnu du grand public, mais une sommité du CIO, ce Bavarois d’origine succède à Jacques Rogge à la tête de cette institution olympique. Portrait.
Mais qui est donc Thomas Bach ? Cet Allemand de 59 ans est le nouveau visage du Comité international olympique (CIO). Il succède au Belge Jacques Rogge, qui lui remet les clés de la maison olympique après 12 ans de bons et loyaux services.
La « passation de pouvoirs » a eue lieu hier mardi lors du 125ème congrès du CIO à Buenos Aires. Installé, sauf surprise, pour 8 ans, Thomas Bach aura pour tâche de présider une institution mondiale, forte de 111 membres actifs et dont l’organisation est parfois décriée comme opaque.
L’homme n’est pas un inconnu du monde olympique. Ancien champion d’escrime, il s’est par la suite recyclé comme avocat d’affaires. Malgré sa taille (1m71), Thomas Bach impose le respect, fronce souvent des sourcils et est surtout connu pour sa détermination.
Champion olympique d'escrime par équipes (fleuret) aux jeux de Montréal en 1976, son palmarès est impressionnant. Il met fin à sa carrière d’escrimeur en 1979 en dénonçant « la profonde injustice » de la décision de l’ l'Allemagne de l'Ouest d'emboîter le pas aux Etats-Unis en refusant d'envoyer une délégation en URSS. Par cette décision, les deux nations entendaient protester contre l'intervention militaire en Afghanistan la même année. Son pays, à l’image des Etats-Unis et d’une cinquantaine de nations, ne furent ainsi pas représentés durant les jeux olympiques de Moscou de 1980.
« J'étais le porte-parole des athlètes de l'Allemagne de l'Ouest, je me suis battu vraiment beaucoup pour que nous puissions figurer à Moscou. Cependant, sous la pression énorme du gouvernement, le comité national olympique céda et boycotta les Jeux. » C’est un moment décisif dans la vie du nouveau patron de la planète sportive. Dès lors Thomas Bach décidera d’entrer dans la politique des institutions sportives.
Devenu avocat d’affaires, il entre en 1991, à 37 ans seulement, dans le cercle ultra fermé des membres du CIO. En 2000, il en est élu vice-président. Parmi ses multiples activités, il a notamment travaillé pour Adidas et Siemens et est le président de Ghorfa, une société de coopération économique entre l'Allemagne et les pays arabes. Lors de sa campagne, Thomas Bach a d’ailleurs reçu le soutien du Koweïtien cheikh Ahmad Al-Fahd Al-Sabah, ancien dirigeant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, également membre du CIO et président de la très influente Association des comités olympiques nationaux.
Le Suisse Denis Oswald, candidat malheureux contre Bach, n’a d’ailleurs pas tardé à dénoncé ce qui pour lui ressemble fort à un conflit d’intérêt. Le principal intéressé n’a fait aucun commentaire mais il a sûrement froncé les sourcils.
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