En direct
A suivre

JO/Biathlon: Martin Fourcade, la force tranquille

Le biathlète français Martin Fourcade célèbre sa victoire en poursuite au complexe Laura à Rosa Khoutor, le 10 février 2014 [ / AFP] Le biathlète français Martin Fourcade célèbre sa victoire en poursuite au complexe Laura à Rosa Khoutor, le 10 février 2014 [ / AFP]

Martin Fourcade, devenu lundi champion olympique de poursuite, a su mêler au tranquille dilettantisme de sa jeunesse un professionnalisme sans faille, pour se construire une arme de détachement massif, indispensable face à la pression du biathlon.

A l'origine, des pics enneigés, des cavalcades et une nature si riche qu'elle ne peut laisser insensible les enfants Fourcade.

La jeunesse de Simon, de Martin (et aussi de Brice le petit dernier) s'inscrit sur les pentes de Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, là où la famille dépense son énergie à coup de VTT, de ski alpin, de natation, de triathlon ou encore de hockey sur glace.

Martin et Simon, Simon et Martin. Quatre ans d'écart mais tellement en commun. Comme une montagne dont les deux versants s'opposent mais forment ensemble le sommet, les aînés de la fratrie catalane sont les deux visages d'une même réussite pour le biathlon français.

Qu'il est bon pour Martin de se dépenser et de toucher à tout. Il est fort, très fort même, et à peu près partout. C'est même son problème, celui qui fait qu'il pratique le sport par plaisir plus que pour gagner.

Le Français Martin Fourcade sur la plus haute marche du podium de poursuite du biathlon, entouré par son compatriote Jean-Guillaume Béatrix (D) et le tchèque Ondrej Moravec (G)  [ / AFP]
Photo
ci-dessus
Le Français Martin Fourcade sur la plus haute marche du podium de poursuite du biathlon, entouré par son compatriote Jean-Guillaume Béatrix (D) et le tchèque Ondrej Moravec (G)

Tout le contraire de Simon, meurtri par une non sélection en championnat de France de biathlon, à 14 ans. Un an plus tard, ce dernier quittera le foyer pour les Alpes et prendre ses responsabilités.

Carrière arrêtée

Martin n'est pas de cette étoffe. Pas encore. En Seconde, il décide à son tour de tenter sa chance, voyant que son frère récolte les fruits de son travail (titres mondiaux en juniors).

C'est un échec. Martin est trop dillettante, trop curieux de tout pour réussir à se focaliser sur un objectif.

Il revient dans les Pyrénées, stoppe même le biathlon un an, avant de retenter sa chance.

C'est à Prémanon, dans la Jura, au sein du pôle France, que Martin va grandir. Et c'est en rejoignant son frère, dans les Alpes quatre ans plus tard, qu'il va devenir ce monstre de professionnalisme qui domine aujourd'hui le biathlon mondial, à 25 ans.

Le parfait alliage, de fait, entre un physique de surdoué et un cerveau bien fait.

De ses années de jeunesse, son corps conserve un avantage tout à fait licite et naturel.

"Une mutation sur le gène HFE améliore depuis ma naissance l'exploitation du fer par mon organisme. Déroger aux normes physiologiques, c'est aussi à cela que l'on reconnaît les grands sportifs", expliquait Martin l'an dernier devant le Sénat français, curieux de comprendre comment un Français pouvait autant dominer son sport sans se doper.

Confiance en soi

De son apprentissage, de ses échecs et de ses déracinements de jeunesse, Martin Fourcade a aussi tiré une formidable faculté à réfléchir sur lui-même.

Martin Fourcade n'est pas de ces sportifs qui s'isolent du monde pour mieux contrôler le leur.

Il appartient au même moule de champion qui a par exemple fabriqué Renaud Lavillenie, le perchiste, où confiance en soi n'est pas synonyme d'arrogance.

Martin Fourcade pendant la remise des bouquets de l'épreuve de poursuite hommes du biathlon au complexe Laura à Rosa Khoutor, le 10 février 2014 [ / AFP]
Photo
ci-dessus
Martin Fourcade pendant la remise des bouquets de l'épreuve de poursuite hommes du biathlon au complexe Laura à Rosa Khoutor, le 10 février 2014

"Je ne me protège pas de tout ce qui se dit sur moi, des attentes qu'on peut avoir à mon égard. J'aime bien lire les journaux, les forums sur internet. J'essaie d'avoir du recul par rapport à ça. Parfois ça me fait rire, parfois ça me peine, mais alors ça veut dire que c'est sans doute un peu vrai. J'aime ce regard extérieur. La critique gratuite ne m'atteint pas, mais si elle est fondée, elle me permet de progresser", analyse celui qui compte à son palmarès un titre olympique, cinq couronnes mondiales et deux globes de N.1 mondial.

Martin Fourcade champion olympique de poursuite au biathlon [K. Tian/J. Storey, pp/dmk/fh / AFP]
Photo
ci-dessus
Martin Fourcade champion olympique de poursuite au biathlon

Plus tard, d'ailleurs, Martin Fourcade ne cache pas son envie de tâter de l'univers des médias ou de la communication. Avec cette même force tranquille qui lui permet aujourd'hui de mettre le monde du biathlon à ses pieds.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités