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Ligue 1 : l'assistance vidéo à l'arbitrage débarque

Ecrans de contrôle utilisés pour l'l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), lors du Mondial en Russie le 9 juin 2018 à Moscou [Mladen ANTONOV / AFP/Archives] Ecrans de contrôle utilisés pour l'l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR), lors du Mondial en Russie le 9 juin 2018 à Moscou [Mladen ANTONOV / AFP/Archives]

Après la Coupe du monde, le Championnat de France : l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) sera disponible pour la première fois en Ligue 1 à partir de la première journée de la saison 2018-2019 ce week-end, suscitant un optimisme prudent.

«Il faut que tous les acteurs d'un match s'habituent. C'est quelque chose de nouveau, cela coupe le jeu, qui parfois est arrêté de longues minutes. On a même tendance à éviter de célébrer les buts !», avance le milieu de Dijon Jordan Marié en riant.

De fait, cette aide à l'arbitrage limitée à quatre cas (but validé ou non, penalty sifflé ou non, carton rouge direct, erreur sur l'identité d'un joueur sanctionné) devrait pimenter un peu plus le championnat et en changer le visage, un an après l'arrivée sensationnelle de Neymar au PSG pour le montant record de 222 M EUR en provenance du FC Barcelone.

Et comme la superstar brésilienne, la VAR est controversée. Dans les championnats d'Italie et d'Allemagne la saison dernière, son usage s'était émaillé de nombreux couacs retentissants, du penalty qui semblait évident mais n'était pas sifflé dès la première journée de Serie A à celui qui fut accordé pendant la mi-temps en Bundesliga alors que les joueurs avaient regagné les vestiaires...

Lors de la Coupe du monde 2018, elle a été largement employée pendant la phase de groupes, puis très peu dans les matches à élimination directe jusqu'à la finale (France-Croatie 4-2) et le penalty octroyé aux Bleus, transformé par Antoine Griezmann.

Rodage

«La VAR est un vrai succès du point de vue de la Fifa, non pas seulement parce que cela a permis à l'équipe de France de bénéficier de deux pénalties que l'arbitre n'avait pas vus. Il n'y a plus besoin de convaincre les Français de l'utilité de la VAR», a estimé Didier Quillot, le directeur général de la Ligue (LFP), l'organisateur des championnats professionnels.

Mais le débat persiste, et les données sont connues : d'un côté, durée des matches allongée, flottements avant la décision, émotion contrariée ; de l'autre, nouvelle forme de suspense, erreurs corrigées, décisions arbitrales globalement plus justes. Quoi qu'il en soit, les polémiques ne s'éteindront pas.

«C'est un outil qui peut permettre de réduire le nombre d'erreurs donc c'est un bon atout, mais ça reste basé sur des interprétations, comme on l'a vu durant le Mondial», a résumé David Guion, l'entraîneur de Reims.

Ajoutant : «Sur cinq erreurs, il y en aura peut-être trois de résolues grâce à la VAR et deux qui persisteront. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle règle tous les problèmes, mais je suis satisfait qu'on l'expérimente. Si ça peut aider les arbitres, c'est bien et c'est ce qu'il faut retenir. On fera le bilan en fin de saison. Mais on sait qu'il y aura encore des polémiques».

Certains demandent de la patience, comme l'entraîneur de Toulouse Alain Casanova, pour que les arbitres «se rodent» au nouvel outil, «et puis progressivement, ça rentrera dans les habitudes».

D'autres sont franchement enthousiastes, comme le président de Bordaux Stéphane Martin : «Il peut y avoir des cas où le VAR ne permet pas de trancher mais ce n'est pas un bon argument pour ne pas le mettre en place. C'est forcément une amélioration et cela va vraiment dans le bon sens».

Pédagogie

La direction technique de l'arbitrage (DTA) à la Fédération, avait pris les devants la semaine dernière : «La VAR n'est pas la vérité, elle est une vérité parmi d'autres», avait prévenu son patron, Pascal Garibian. «Il y aura toujours des situations où l'interprétation de l'arbitre et non la VAR permet de trancher, notamment sur les mains». Selon lui, «la philosophie n'est pas de corriger toutes les erreurs, mais de rendre le football plus juste».

L'instance qui chapeaute l'arbitrage a insisté sur la pédagogie, en faisant le tour des clubs pour exposer le fonctionnement de la VAR aux staffs et aux joueurs. Dans les stades, des messages explicatifs seront diffusés à destination des supporters avant les rencontres, et les décisions prises à l'aide de la vidéo affichées sur écran géant.

Didier Quillot reconnaît qu'en attendant la mise en place d'un «replay center centralisé» à Paris, la L1 n'aura «pas les mêmes moyens» que la Fifa et utilisera dans un premier temps un système «décentralisé» avec des camions aux abords des stades. Le prestataire est le même qu'au Mondial-2018 (Hawk Eye), mais seuls deux arbitres vidéo et un à deux techniciens seront mobilisés par match de L1, contre onze personnes par rencontre en Russie.

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