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Supporters dans l'impasse, par Pierre Ménès

En plus du tract haineux des Bad Gones sur la ville de Marseille, des échauffourées ont éclaté dans le Parc OL. En plus du tract haineux des Bad Gones sur la ville de Marseille, des échauffourées ont éclaté dans le Parc OL.[Dave Winter/Icon Sport]

Comme la désagréable impression de faire le même papier tous les ans, voire plusieurs fois par an, mais que rien ne bouge. Et ça ne me fait pas plaisir. Pas du tout. Le sujet en question n’est autre que celui des supporters.

D’un côté, les associations se sentent, à juste titre, persécutées par les interdictions de déplacement décrétées, parfois sans aucune raison, par les préfectures, mais aussi par les nombreuses brimades reçues lorsque des groupes accompagnent leurs équipes à l’extérieur. Et puis, d’un autre côté, il y a des comportements inadmissibles, souvent le fruit d’une minorité. Mais cette minorité pourrit la vie de tout le monde. Comment faire le tri entre quelques dizaines de voyous noyés dans un millier de supporters ? Les forces de l’ordre n’ont-elles pas mieux à faire que de se mobiliser pour empêcher des crétins haineux de se taper dessus ?

Une étape a été franchie, dimanche, avec le tract des Bad Gones à Lyon. Un feuillet d’horreurs insultantes sur l’équipe de Marseille et sa ville qualifié de «ville du sida», comme si une maladie était une insulte… Ce pur appel à la haine et à la violence justifie, pour une fois, l’interdiction de déplacement des fans marseillais. Les supporters de l’OM me disent que ça aurait été mieux avec un parcage ? Mieux pour ?  Un guet-apens ? Une bataille rangée ? Malheureusement, quelques-uns ont eu l’inconscience d’acheter des places à titre individuel et se sont retrouvés au milieu de Lyonnais. Ils ont évidemment manifesté leur joie lorsque Florian Thauvin a égalisé, provoquant immédiatement des échauffourées.

N’oublions pas non plus l’incident avec quelques Parisiens – que je ne qualifie pas de supporters – qui ont détruit une aire d’autoroute au retour de Rennes. Ni que le parcage stéphanois a pris feu au Parc des Princes avec des fumigènes. Et tant d’autres que je passe volontairement sous silence, pour ne pas noircir un peu plus le tableau. Les clubs sont responsables aussi, en donnant l’impression aux supporters qu’ils ont tous les pouvoirs. Les forces de l’ordre ont tort de manquer autant de discernement dans leur gestion. Et les supporters ont tort de laisser faire les plus excités d’entre eux au nom de leur liberté. Bref, tout le monde a tort et, en attendant, rien n’avance. Et c’est bien triste. 

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