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NBA : Les 10 plus grosses surprises et déceptions de ce début de saison

Tobias Harris et les Clippers de Los Angeles sont une des belles surprises de cette saison en NBA. [Will Newton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Le premier quart de la saison NBA vient d’être atteint. Et après seulement une vingtaine de matches, les surprises et les déceptions sont nombreuses.

Qu’ils s’agissent de performances inattendues, ou d’une surprenante incapacité à confirmer leur potentiel, certaines équipes et/ou joueurs se trouvent actuellement au cœur de débats animés à propos des raisons de leur réussite, ou les conséquences de leurs échecs. Et on commence du bon pied avec les cinq surprises de ce début de saison NBA.

Les cinq surprises

Los Angeles Clippers

Alors ça, c’est une surprise de taille ! Les Clippers sont, en date du 29 novembre 2018, en tête de la conférence Ouest. C’est un choc rien que de taper ces mots. Aussi improbable que cela puisse paraître – et cela devrait être difficilement tenable jusqu’à la fin de la saison – les Clippers et son effectif de joueurs récupérés au bureau des réclamations affichent une forme insolente depuis le début de saison. La franchise californienne a battu quasiment tous les poids lourds de la ligue, Houston (à deux reprises), les Bucks, le Thunder, les Warriors, ou encore les Trail Blazers.

Les raisons de ce succès sont multiples, mais peuvent se résumer à deux points essentiels : l’excellent coaching (comme la saison passée) de Doc Rivers, et l’ascension irrésistible de Tobias Harris au rang de superstar (voir l’excellente analyse de Kirk Goldsberry sur ESPN, en anglais). Il est également important de saluer la débauche d’énergie de Montrezl Harrell – véritable poison en attaque et en défense pour les équipes adverses – ainsi que la belle maturité du rookie Shai Gilgeous-Alexander, désormais titulaire indiscutable au poste de meneur. On ne sait pas si cela va durer pour l’autre équipe de Los Angeles, mais les playoffs semblent être un objectif tout à fait réalisable.

Luka Doncic et les Dallas Mavericks

LUKA !!!!

Il y avait quelque chose d’incroyablement jouissif dans le fait de voir Luka Doncic planter un trois points dans la face de James Harden à seulement 19 ans lors de la récente opposition entre Dallas et Houston (voir ci-dessus). Les matches se suivent, et le prodige slovène progresse à une vitesse prodigieuse chaque minute passée sur le terrain. Ses performances sont intimement liées à la bonne forme actuelle des Mavericks qui viennent de remporter sept de leurs huit dernières rencontres. Parmi les dernières victimes des Mavericks, on trouve le Thunder, le Jazz, les Warriors (sans Curry et Green mais quand même), les Celtics et les Rockets.

Alors que certains observateurs américains doutaient de la capacité de Luka Doncic à s’adapter au jeu NBA, notamment en défense, ce dernier rit au nez et à la barbe de leur scépticisme avec son sens inné du jeu, son sang-froid dans les moments chauds, et une capacité à mettre des tirs complètement fous sans se poser la moindre question (du moins en apparence). Ce joueur est clairement une star en devenir.  

Kemba Walker

Ce joueur est l’incarnation même de la persévérance et du travail acharné qui finit par payer. Dans un portrait très complet réalisé par le journaliste américain Zach Lowe pour ESPN, Kemba Walker lui-même explique être surpris par sa progression ces dernières saisons après un début de carrière particulièrement difficile. « Il y a eu des moments où je me suis demandé si j’avais le niveau pour jouer en NBA », confie-t-il.

Malgré sa relative petite taille (1,85 m), le meneur des Hornets s’est transformé en dynamo diabolique sur les terrains où il déploie, avec maestria, son arsenal de feintes, de dribbles, d’hésitations, et de pénétrations éclaires. Sa force de travail lui a également permis de devenir un redoutable shooteur ces trois dernières saisons. Kemba Walker est actuellement le 5e meilleur marqueur de la ligue, juste derrière LeBron James. Pour ceux qui n’auraient pas encore eu la chance de le regarder jouer, un conseil : allez-y les yeux fermés. Walker est un joueur transcendant, talentueux, travailleur et humble qui mérite vraiment le détour.

Giannis Antetoukounmpo et les Milwaukee Bucks

Le « Greek Freak » se dirige tout droit vers les sommets de la hiérarchie NBA. On serait même tenter de croire qu'il y est déjà arrivé tant les Bucks sont redoutables depuis le début de la saison. Libéré par le coaching de Mike Budenholzer, et entouré de coéquipiers mieux adaptés à son style de jeu, Giannis Antetoukounmpo est, à seulement 23 ans, un des joueurs les plus dominants de la ligue. Ses bras tentaculaires lui permettent d’écraser des dunks sur la tête de n’importe qui et de se muer en barrière infranchissable en défense. Il a également énormément progressé dans la finesse de son jeu, notamment à la passe.

Quand on le voit jouer, on comprend que Giannis Antetoukounmpo a passé un palier cette saison. Le jeu semble avoir ralenti pour lui, ce qui lui permet de mieux anticiper les mouvements de ses coéquipiers et adversaires. Les plus tatillons relèveront son pourcentage de réussite à trois points (11,8%) absolument hideux (le reste de la ligue devrait prier très fort pour qu'il n'ajoute jamais un tir longue distance à son arsenal). Mais grâce à lui, et à l'excellent coaching de Mike Budenholzer, les Bucks sont clairement installés dans le TOP 3 de la conférence Est, et pourraient faire de sérieux dégâts une fois en playoffs.

Derrick Rose

La belle histoire de ce début de saison. Il y a un mois, Derrick Rose scorait 50 points sur la tête du Jazz d’Utah, soit son plus grand total à la marque en carrière.

Alors que les Wolves alternent le bon et le moins bon depuis le début de saison, Derrick Rose est, pour le moment, l’une des rares satisfactions au sein de l’effectif. Il n’a jamais été aussi efficace en attaque, parvient à mettre ses tirs à trois points avec une régularité jamais vue auparavant (48,6%), et a retrouvé une belle explosivité dans ses pénétrations. Pourvu que ça dure.

Les cinq déceptions

Utah Jazz

Après des playoffs encourageants la saison passée, le Jazz d’Utah était attendu parmi l’élite de la conférence Ouest. Il n’en est rien, du moins pour le moment. Cela peut s’expliquer par les pépins physiques de Donovan Mitchell, qui enchaîne les petites blessures depuis l’entame de la saison, ce qui semble influencer son efficacité offensive. Il ne faut pas oublier que ce joueur était un rookie l’an dernier, et qu’une légère baisse de production offensive – notamment dû au fait que les défenses adverses se soient adaptées à son jeu – n’est pas totalement surprenante.

L’efficacité offensive du Jazz est en berne, comme le démontre leur pourcentage de réussite à trois points, passé de 36,6% la saison passée à 31,9% cette année. Le transfert pour faire venir Kyle Korver (43% à trois points en carrière) devrait aider sur ce point. Il faut également rappeler que 14 des 22 premiers matches de leur saison ont été joués à l’extérieur. Seuls les Knicks dépassent ce chiffre. L’an dernier, c’est au mois de janvier qu’Utah a commencé à monter en puissance. Le Jazz doit corriger ses multiples problèmes offensifs s’ils souhaitent amorcer une remontée au classement. Pour le moment, il n’y a aucune raison de paniquer, malgré la déception ressentie par certains fans.

Boston Celtics

Autre équipe, même problème. Avant que la saison ne commence, les Celtics étaient considérés comme les favoris d'une conférence Est désertée par LeBron James. Plus de vingt matches plus tard, c’est le malaise qui règne autour de l’équipe. Malgré un effectif pétri de talent, Boston patauge dans la soupe en attaque, comme le prouve leur 25e place en termes d’efficacité offensive actuellement selon NBA/Stats.com (juste derrière Cleveland… ouch !). Alors oui, ce sont des problèmes de riches qui plombent les Celtics avec des joueurs qui ne parviennent pas à trouver la bonne alchimie sur le terrain. Mais les matches s’enchaînent, et aucune solution satisfaisante ne semble se profiler à l’horizon pour le moment.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. Le coach Brad Stevens a pris la décision de mettre Gordon Hayward sur le banc pour insérer Marcus Smart dans le cinq majeur, ce qui, à la surprise générale, s'est révélée très efficace. Les Celtics sont également plus dangereux quand Marcus Morris prend la place de Jaylen Brown (qui réalise un début de saison catastrophique). Après une saison de rookie exemplaire, Jayson Tatum se montre moins efficace en attaque, avec une tendance à prendre trop de tirs à mi-distance (merci Kobe !). Il est encore trop tôt pour s’inquiéter du côté de Boston. Mais ce début de saison n’invite clairement pas à la sérénité.

Frank Ntilikina

Bon. On ne va pas s’éterniser sur le cas de Frank Ntilikina à New York, une équipe qui ne vise pas les playoffs et dont le seul objectif cette saison est de développer ses jeunes talents. Les performances du joueur depuis le début de la saison sont clairement décevantes. Le meneur français n’a pas réussi à convaincre le coach David Fizdale de le titulariser, ce dernier préférant se reposer sur Trey Burke et Emmanuel Mudiay à la mène en raison de leur agressivité offensive (Frank est largement supérieur en défense, mais cela ne semble pas influencer le choix du coach). Résultat : il se retrouve à jouer en poste 2 (arrière) ou 3 (ailier), ce qui ne convient pas absolument pas à son jeu.

Avec des pourcentages aux tirs qui donnent la nausée (33,3% aux tirs, 25,7% à trois points), Frank Ntilikina pouvait difficilement faire pire pour entamer sa deuxième saison NBA. Une déception pour celui qui avait pour objectif de franchir un palier cette année. On veut y croire, encore et toujours. Mais tant que Frank ne se montrera pas plus incisif sur le terrain, il aura du mal à faire mentir ceux qui annonçaient que les Knicks avaient fait une erreur en le sélectionnant devant Dennis Smith Jr. (qui explose cette saison à Dallas) lors de la Draft 2017. Selon le site américain The Athletic, le Magic d'Orlando, qui a besoin d'aide au poste de meneur de jeu, songerait à réaliser un transfert pour le faire venir en Floride. Un nouveau départ qui pourrait être salvateur pour ce joueur qui a clairement les capacités de s'imposer en NBA.

Markelle Fultz

Le calvaire de Markelle Fultz est loin d’être terminé. Arrivé en NBA avec la réputation d’un joueur d’une redoutable efficacité offensive après une année passée à l'Université de Washington, le meneur des Sixers enchaîne les désillusions depuis. Cet été, il a travaillé d’arrache-pied pour corriger une mécanique de tirs complètement déréglée en raison – du moins le croyait-on – d'une blessure à l’épaule avant l’entame de sa saison de rookie. Désormais, on ne sait plus si son problème est physique ou tout simplement mental. S'il s'agit de son épaule, de son poignet, ou d'une perte totale de confiance en lui. Ce qui est certain, c’est qu’un tir comme celui-ci fait froid dans le dos. (voir à 00:37)

Markelle Fultz et ses représentants ont récemment signifié au club qu’il ne s’entraînerait plus avec l’équipe avant d’avoir vu un spécialiste pour son épaule. La patience du club et des fans de Philadelphie (qui sont pourtant réputés pour leur intransigeance) est mise à rude épreuve depuis son recrutement. Le récent transfert pour faire venir Jimmy Butler, qui a permis au club d’enchaîner les victoires, permet de faire passer la pilule. Pour l’instant. Des rumeurs de transfert ont commencé à éclore cependant (démenties par la direction). Ce qui n’est pas bon signe pour l’avenir. Dommage.

Houston Rockets

Passés à une victoire d’une qualification pour les NBA Finals face aux Warriors en mai dernier, les Rockets font peinent à voir en ce moment. L’expérience avec Carmelo Anthony aura duré dix matches. Le gourou défensif du club, Jeff Bzdelik, a été sorti de sa retraite pour relancer la machine. Mais pour le moment, rien n’y fait. Houston pointe actuellement à la 28e place en efficacité défensive selon NBA/Stats.com. Le manque de profondeur du banc est un sérieux problème. Et les absences de Trevor Ariza et Luc MBah a Moute se font clairement ressentir sur le terrain, surtout en défense.

Les Rockets, un des favoris pour le titre au début de la saison, sont actuellement avant-derniers de la conférence Ouest. La blessure de Chris Paul à la jambe n’arrange rien à leur affaire. L’inefficacité aux tirs d’Eric Gordon non plus (il affiche les pires pourcentages de sa carrière). James Harden peut enchaîner les matches à 50 points et les triple-double tant qu’il veut, la belle alchimie des Rockets la saison passée semble désormais appartenir au passé. Et on se demande désormais s’ils sont, encore aujourd’hui, un sérieux prétendant au titre.

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