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NBA : James Harden en 5 chiffres complètement fous

James Harden enchaîne les performances irréelles sur le terrain depuis la mi-décembre.[ELSA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP ]

Avec 61 points plantés au Madison Square Garden dans la nuit de mercredi à jeudi face aux Knicks, James Harden s’est fait une place dans un cercle très fermé, composé de légendes NBA.

Depuis la mi-décembre, et la blessure de Chris Paul, James Harden s’est métamorphosé en supernova dont la lumière offensive est en passe de guider les Rockets tout droit en playoffs alors qu’ils pointaient à la 14e place à l’époque, avec un piteux bilan de 11v-14d. Mais c’était sans compter sur les capacités surnaturelles de l’arrière de Houston qui, depuis, ne cesse d’affoler les compteurs avec des performances offensives complètement folles.

52,2 points/match sur les cinq dernières rencontres

Soit un total de 261 points inscrits sur l’ensemble de ces matches. Un exploit que la NBA n’avait plus vu depuis l’explosion offensive de Kobe Bryant en mars 2007 (268 points en cinq matches). Selon le compte Twitter d'ESPN Stats & Info, il s’agit de la deuxième plus longue série de matches avec au moins 50 points en moyenne, à égalité avec le Black Mamba et Elgin Baylor. Wilt Chamberlain et ses 116 matches consécutifs avec une telle production offensive en moyenne reste intouchable. Mais c’était une autre époque.  

On peut souligner également qu’aucun de ces points n’a été inscrit suite à une passe décisive d’un de ses coéquipiers. Ce qui est juste hallucinant. En fait, 88,6% de ses points inscrits à 2 points, et 88,5% de ses points inscrits derrière l’arc (un record NBA) selon NBA/Stats.com, sont le fruit de sa faculté à alimenter à lui seul le tableau de marque par le simple usage de ses multiples talents offensifs. James Harden est un cyborg offensif qu’aucune défense ne semble en mesure de freiner en ce moment.

Avec Chris Paul blessé depuis mi-décembre, et Clint Capela lui aussi à l’infirmerie, les espoirs de Houston de se qualifier en playoffs dans une conférence Ouest ultra-compétitive repose sur les seules épaules de « The Beard ». Et ce dernier semble plus que capable de les porter jusqu’à la terre promise.

13,3 tirs à trois points tentés par match

En voilà une anomalie historique. Tout le monde se souvient de la saison complètement folle de Stephen Curry en 2015-2016, lorsque le joueur semblait tutoyer les cieux avec ses tirs à trois points balancés de partout, avec une réussite hors du commun, et une fréquence absolument jamais vue ? Le meneur des Warriors tournait alors à 11,2 tentatives à trois points par match (avec un splendide 45,4% de réussite), pour un total historique de 886 tirs tentés en 79 matches joués.

James Harden tourne actuellement à 13,3 tentatives derrière l’arc en moyenne cette saison. Plus que n’importe qui dans l’histoire de la NBA, avec 37,4% de réussite. Le barbu a joué 44 matches cette saison et a déjà balancé 583 tirs longue distance. S’il continue à ce rythme, et joue toutes les rencontres jusqu’à la fin de la saison, il pourrait atteindre le chiffre effarant de 1088 tentatives sur l’ensemble de la saison. Attention, votre mâchoire vient de se décrocher.

40,6% d’usage en moyenne

James Harden tourne actuellement à 36,3 points/matches, avec un taux d’usage (qui mesure le taux de possessions utilisé par un joueur au sein de son équipe) à 40,6%. Seul Russell Westbrook - et ses 41,7% en 2016-2017, saison où il a été nommé MVP - se trouve devant lui en termes d’usage dans l'histoire de la ligue.

Mieux encore, James Harden est redoutablement efficace puisque son pourcentage de «True Shooting» (une mesure qui prend en compte l’ensemble des tirs, à savoir 2 points, 3 points et lancers-francs) pointe à 62,2%. Soit une efficacité historique qui le place juste devant… lui-même la saison passée selon le journaliste de The Ringer, Zach Kram.

Voici le classement des dix saisons offensives les plus efficaces pour un joueur dépassant les 35% de taux d’usage. Que du beau monde !

©TheRinger

A ceux qui lèvent les yeux au ciel et ne croient pas un instant que l’omniprésence offensive de James Harden est une bonne chose pour les Rockets : Houston possède actuellement la 2e meilleure attaque de la NBA (à titre de comparaison, le Thunder pointait en 16e position avec Westbrook en 2016-2017). Voilà, voilà.

4,5 points dans le « money time »

James Harden a longtemps souffert de l’image d’un joueur absent dans les moments décisifs, ce qui n’était pas tout à fait faux, notamment en playoffs où ses pertes de balles et sa tendance à prendre des tirs forcés n’aidaient pas vraiment son équipe.

Mais cette saison, James Harden tourne à 4,5 points en moyenne dans les 3 dernières minutes des matches serrés (5 points d’écart maximum) selon NBA/Stats.com. S’il ne brille pas en termes d’efficacité (38,3% aux tirs, 28,1% à trois points), sa productivité est bien réelle dans les moments «clutch» avec la deuxième marque de la NBA cette saison, juste derrière Kemba Walker.

Cela a permis à son équipe de s’imposer à 11 reprises, pour 9 défaites. Un ratio tout à fait correct quand on sait que l’effectif a longtemps été privé de Chris Paul, Clint Capela, et Eric Gordon (qui est revenu depuis).

2.315.093 votes pour le All-Star Game

Si l’auteur de ces lignes n’est pas le premier fan du jeu pratiqué par James Harden – les step-backs à trois points avec trois ou quatre pas en arrière jamais sifflés (franchement, ce truc me rend fou et je ne comprends pas le raisonnement des arbitres), la recherche constante des fautes adverses, l’abus du « flopping », etc. – il est toutefois difficile de voir que James Harden, malgré ses exploits permanents sur le terrain, ne parvient même pas à se hisser au-delà de la troisième place des votes chez les arrières de la conférence Ouest selon le troisième retour des votes publié par la NBA. Un désamour de la part des fans qui fait un peu mal au cœur.

On veut bien comprendre la nostalgie qui se cache derrière le vote en faveur de Derrick Rose, mais ce que réalise James Harden aujourd’hui est tout simplement historique. Point. Et ce joueur devrait être un titulaire indiscutable lors du prochain All-Star Game. Espérons que les journalistes et les joueurs – qui détiennent chacun 25% des votes pour désigner le 5 majeur de chaque conférence (50% pour celui des fans) – corrigent ce qui ne pourrait être qu’une erreur, tant James Harden est en train de repousser les frontières de son sport.

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