Depuis l’ouverture de la compétition, l’ogre néo-zélandais poursuit implacablement sa marche vers un troisième titre mondial consécutif. Sûr de sa force, il apparait improbable qu'il puisse s’arrêter dès les demi-finales. Pourtant, s’il fallait trouver un adversaire capable de faire déjouer les Blacks, l’Angleterre serait sans doute celui-là.
Affuté physiquement, fort d’individualités capables d’exploit à chaque moment du match et d’un buteur de classe mondiale (89% de réussite pour Owen Farrell), le XV de la Rose a de solides atouts à faire valoir. Les joueurs de Sa Majesté ont impressionné en quart de finale, en passant un 40-16 à l’Australie. Certes, tout ne fut pas parfait, face à des Wallabies qui ont déçu, mais la performance est bien là. Ils retrouveront en plus au cœur du jeu la doublette Ford/Farrell pour faire reculer les néo-zélandais et occuper le terrain par le jeu au pied.
Les Anglais savent aussi qu’ils possèdent sur leur aile un Jonny May en pleine bourre, auteur d’un doublé en quart de finale (27 essais en 50 sélections). De quoi équilibrer l’équipe, qui s’est distinguée durant la compétition par la qualité de ses avants. Sinckler, Itoje, les frères Vunipola… les duels s’annoncent dantesques face aux Blacks. Ils pourront également s’appuyer sur le début de match qu’ils avaient réalisé lors de leur dernier affrontement avec les Blacks, le 10 novembre 2018, où ils avaient mené 15-0 après 24 minutes. Le problème étant qu’ils n’avaient plus mis le moindre point sur les 56 restantes, pour s’incliner 16-15.
gare à la mêlée des blacks
Car c’est bien connu, pour s’imposer face aux All Blacks, la prestation doit être parfaite de bout en bout. D’autant que les néo-zélandais sont lancés tout droit vers un troisième titre de champion du monde consécutif, et ne comptent pas s’en faire empêcher par les Anglais. Les statistiques sont largement en leur faveur, avec quinze victoires lors des seize derniers affrontements entre les deux sélections. Depuis 2004, seule la rencontre du 1er décembre 2012 à Twickenham leur a échappé (21-38).
Les Blacks, qui ont puni l’Irlande en quart de finale (46-14), ne semblent même pas avoir encore dévoilés la pleine mesure de leur talent. Habitués à avoir un coup d’avance sur l’ensemble de la concurrence, ils pourraient bien sortir une arme secrète s’il fallait se défaire du piège anglais. Ils sont en plus devenus maître dans le domaine de la mêlée, puisqu’ils n’en n’ont plus perdu une seule sur leurs introductions depuis juin 2018 (soit une série en cours de 129 mêlées remportées). Bref, si les Anglais peuvent le faire, il leur faudra réaliser un exploit digne de ceux du XV de France en 1999 et 2007.