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La LFP peut-elle faire marche arrière et relancer la saison de Ligue 1 ?

Jean-Michel Aulas aimerait bien que la saison reprenne. [Icon Sport]

Suite à la décision de la LFP de mettre un terme à la saison de Ligue 1, les réactions sont nombreuses depuis quelques jours et beaucoup indiquent qu’il aurait été préférable d’attendre un peu.

De son propre aveu, Didier Quillot a confié samedi sur RTL que cet arrêt de la saison 2019-2020 était «une décision gouvernementale.» «La Ligue n’a rien fait d’autre que de prendre acte. Nous, on était prêt à reprendre !», a expliqué le directeur général de la Ligue de football professionnel. Depuis les langues se délient. S’il s’est félicité pour sa deuxième place et son retour en Ligue des champions, l’OM a indiqué qu’il «aurait préféré terminer (...) sur les terrains, comme tous les acteurs du football, (...) mais le virus dicte sa loi.»

Ce lundi, Jean-Michel Aulas, très présent dans les médias (et sur les réseau sociaux) depuis le début du confinement, en a remis une couche sur cet arrêt. «Pourquoi se précipiter pour dire qu’il est difficile de jouer avant août ?, a d’abord interrogé le président de l’OL dans L’Equipe. Alors qu’on ne sait pas si les autres pays vont avoir le même jugement… Il fallait faire un tour politique des quatre autres grandes Ligues. Il y a une erreur démocratique. Il aurait été utile de consulter tous les clubs par une assemblée générale. La Ligue a cru devoir arrêter le championnat alors qu’on pouvait attendre 15 jours, 3 semaines, jusqu’à début juin, pour savoir si les entraînements individuels et collectifs pouvaient reprendre.»

Alors qu’en Italie, les entraînements collectifs ont été autorisés dimanche, qu’en Angleterre, les clubs et le gouvernement cherchent une solution pour disputer les 92 dernières rencontres de Premier League, qu’en Espagne, les tractations se poursuivent et qu’en Allemagne, la Bundesliga pourrait reprendre très rapidement, serait-il possible de voir la France rétropédaler ?

C’est en tout cas le souhait de Jean-Michel Aulas. «J’appelle à ce qu’on reprenne ces décisions lors de l’assemblée générale (lundi 4) ou celle du 23 mai, a-t-il espéré. (…) L’OL a joué 44 matchs depuis le début de saison, Nice qui pourrait être qualifié 32, dont 15 à domicile, nous 13. Il fallait consulter l’UEFA, la maison mère de la Fédération, écouter l’assemblée générale de la Ligue et ne pas pénaliser le PSG et l’OL car l’UEFA va finir ses compétitions.»

Un manque à gagner

Si le patron lyonnais évoque l’attrait sportif – son club termine finalement à la septième place en Ligue 1 -, il y a aussi et surtout le facteur économique qui entre en jeu dans cette histoire qui restera dans les annales. «On s’est assis très rapidement sur 250 millions d’euros en faisant croire que le prêt PGE allait compenser. Les 40 présidents de clubs (L1 et L2), probablement pas à l’unanimité, vont prendre conscience du déficit économique incroyable qui s’annonce», a expliqué «JMA», qui avait d’ailleurs indiqué qu’il ne lésinerait pas sur les recours.

Selon une étude de l’UNFP, l’arrêt de la Ligue 1, à cause de la pandémie de coronavirus, pour provoquer au minimum une perte de 140 millions d’euros sur les revenus commerciaux. Sans compter une partie des droits TV qui ne seront pas touchés.

Enfin, l’autre grande interrogation concerne la valorisation économique des joueurs. Connaitront-ils une baisse lors des transferts ? Un joueur estimé à 50 millions d’euros en février et qui était au pic de sa forme, sera-t-il transféré à ce prix-là ? Telles sont les questions que se posent les clubs.

L’Etat a toutefois annoncé qu’il ne laisserait pas tomber les clubs de football et qu’un fonds sera mis en place pour les aider économiquement. Le dispositif de prêt garanti par l'Etat (PGE), mis en place fin mars par le gouvernement, permet aux entreprises en difficultés en raison de l’épidémie de coronavirus de souscrire un prêt avec la garantie qu'en cas de non-remboursement. Celui-ci s'est engagé à garantir jusqu'à 300 milliards d'euros de prêts. Plusieurs clubs y ont déjà souscrit.

Une reprise s’annonce donc compliquée d’autant que la Ligue a officialisé les titres du PSG et de Lorient (L2). Difficile d’imaginer, la LFP retirer les titres et les remettre en jeu. Dans leurs têtes, les joueurs sont également tournés vers le mercato et leur avenir. Enfin, il faudra aussi que le gouvernement, qui a indiqué que les événements sportifs n'auraient pas lieu avant le mois d'août, change d'avis.

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